SKK5

Je me suis réveillé deux ou trois fois dans la nuit à cause de la pluie battante.

Je me suis même permis de faire pipi dans la rue, ah casser les usages locaux, on aime parfois!

J’étais bien au chaud, bien au sec, ma tête bien calée dans mon coussin qui me sert dans l’avion. En principe c’est autour du cou mais là il est à plat, ma tête reposant dans le creux et c’est super.

Voyant le jour arriver, je me lève avec un corps sans énergie. Priorité me nourrir avec du jambon cuit local (bof, sans plus) des tranches de fromage sandwich, des tomates qui me désaltèrent, des fruits secs, et de l’eau en quantité incroyable car mon corps me le fait sentir.

Histoire d’attendre les premiers effets des calories apportées, je rédige mon article.

Je découvre un robinet et je remplis à nouveau ma gourde souple.

Ensuite, toi le Temple 12, tu ne me connais pas, moi le gaijin en balade!

Je me prépare, j’ouvre la porte grinçante, je sors ma chariotte, je referme la porte et me voilà dans la rue déserte. Pas vu pas pris. Si on me voit maintenant on se demandera: « il sort d’où celui là, loin de tout, à cette heure matinale? » .

Je laisse ma chariotte seule, à l’abri des regards. J’entame une longue ascension avec mes deux bâtons de marche, mon corps me faisant sentir qu’il faut y aller doucement. Une heure plus tard, j’arrive enfin, je longe une longue allée dans un silence total troublé par le chant des oiseaux, je découvre un cerisier en fleurs, justes ouvertes comme au début de floraison, c’est splendide.

Jusqu’à maintenant la saison trop avancée nous montrait que des fleurs passées.

Temple classique au milieu d’arbres gigantesques, et une armée de 7 personnes nettoyant minutieusement chaque pierre, allant jusqu’à retirer les jeunes pousses d’herbe dans le gravier.

À noter qu’ils ne touchent pas à la mousse sur les pierres, l’herbe oui, la mousse sacrée non.

Je profite de l’endroit pour montrer à luC les ancêtres de TOTO avec un conduit d’évacuation vertical de quinze centimètres de diamètre. Attention à ceux qui, maladroits, baissant le pantalon, feraient tomber leur téléphone de leur poche arrière (une certaine C…. me comprend!).

Comme dans chaque temple, des distributeurs de boissons, j’en déguste une énergisante bourrée de vitamines etc, en croquant quatre barres de céréales hautement caloriques.

Cela m’a fait tout drôle qu’un moine me demande 300 yens, je ne comprenais pas ce qu’il me demandait, j’allais oublier de le payer pour sa calligraphie!

À noter 300 yens sur 88 temples, c’est un budget à long terme. Je tiens mes comptes je ferais une moyenne sur 10 jours.

Je redescend en 45 mn, je retrouve ma chariotte, nous repartons.

Une longue descente sur bitume, juste ce qu’il faut à mon corps pour avancer.

À un moment une bifurcation proposée avec une nature d’itinéraire comme hier!!!!

Ah que non, ça suffit je n’ai même pas consulté mon équipe à laquelle je promets un repos bien mérité ce soir et même un jour de congé, génial non?

Un petit supermarché et hop quelques emplettes au cas où.

Vers midi un lieu de vie sur cette route fréquentée, un petit resto avec des nouilles, je m’installe, j’attends, rien ne se passe, j’attends encore……. Heureusement que des japonais m’ayant observé me montre la machine à commander que je n’avais pas vue en entrant. Je vois des plats en photo, je clique, je paye et hop 5mn plus tard arrive le tout avec un verre d’eau rempli de glaçons. Il y avait dans mon menu de la soupe, mais c’est incroyable comment mon corps me réclame de l’eau, 6 verres en tout!!!!

Je reprends la route fréquentée et voilà ma copine la pluie que je n’avais pas vue depuis Santiago, qui se manifeste, tellement heureuse de me retrouver, 17 mois de séparation, elle s’en est donnée la garce! Moi, je ne peux pas résister, heureusement que j’ai un poncho et ma chariotte son imperméable blanc fabriqué spécialement par ma belle mère pour SKK.

Des petites bourrasques et hop mon sugegasa (mon chapeau pardi!) s’envole en contrebas, tant pis qu’il y reste. En définitive ce chapeau, c’est une plaie, au moindre courant d’air il faut le tenir. Hier, j’ai du le scotcher sur ma chariotte, car j’avais vraiment autre chose à faire que d’avoir une main monopolisée pour lui seul. Oui mais le soleil va revenir, que faire?, acheter quelque chose de plus pratique que je peux ramener dans l’avion nah!

Je marche, je marche, ma copine s’en donne à cœur joie, j’arrive enfin aux abords du Temple 13.

Je n’ai rien réservé pour la nuit, et hop je m’arrête au bureau de poste. Avec mon poncho détrempé, ma mine fatiguée, mon regard de circonstance et hop en 5mn j’ai droit à un ryokan et une petite serviette sèche pour m’essuyer.

Je suis le seul occupant. Je m’installe et découvre que ma chariotte est détrempée, plus rien de sec, « et merde! ».

Je la sentais plus lourde que d’habitude, je mettais cela sur le compte de la fatigue, voilà l’explication!

Il me restait un seul slip de propre……complètement détrempé. Heureusement, grâce à mes sacs plastiques de rangement, j’ai pu sauver une paire de chaussette et un tee shirt de sec. Pour le slip on verra demain, au cas où, je choisirais celui qui est me moins repoussant!!! Ah la vie de marcheur, heureusement que le blog n’est pas équipé en odorologie!!!!

En parlant d’odeur, parlons de mes pieds dont vous ne vous souciez pas. D’ailleurs qui y penserait à par moi?

J’ai une ampoule sous le cunéiforme médial et une autre en formation sous le quintus extérius!

Je m’étonne de ma culture générale puisée à l’instant dans Wikipedia. Bref un dommage co-latéral de ma journée de folie qui va m’handicaper demain.

Je voulais m’arrêter là une journée mais en examinant mon parcours, la prochaine étape est Tokushima ville préfecture de 260 000 habitants, ce serait plus approprié pour un repos de 24h.

Une douche, un bain dans une baignoire un repas succulent et au lit vers 22h.

Laisser un commentaire