SKK 44

Départ à 6h45, après un bon petit déjeuner. Pourquoi cet horaire précis? Tout simplement parce que j’ai regardé mon itinéraire sur ma tablette et le moins le quart était précisément affiché.

Donc je quitte Kenji au bout de 100m, lui prenant l’itinéraire trekking pour un dénivelé de 400m (nous sommes déjà à 500m d’altitude), moi, la longue route. Pas un seul véhicule, que des oiseaux, c’est le désert phonique urbain qui ne me quittera pas jusqu’en début d’après-midi. Je commence par un tunnel où je m’échauffe la voix avec mon tub quotidien suivi par « le curé de Camaret », je rigolais de l’écho de mes chansons.

En sortant du tunnel je prends à droite la petite route, pire que des lacets d’une chaussure. Heureusement, une pente continue et douce, une végétation qui commence à reconquérir le bitume délaissé, de la mousse au milieu comme j’aime. Un temps gris, un petit vent qui évite une sudation ( il y a bien longtemps que ne n’avais employé ce mot!) excessive. Parfois une vue sur les montagnes environnantes. C’est du bonheur d’être seul sur une trace de la civilisation (la route bien sûr, vous me suivez!). Je pensais aux autres marcheurs trekking, sûrement d’autres impressions que je retrouverais après le Temple 66 en redescendant dans la vallée.

Je serpente sur ma petite route en me méfiant de tous ce qui jonche le bitume. Les branches cassées, les feuilles mortes, mordant de plus en plus la chaussée, pourraient réveiller à mon passage un serpent endormi. Je marche donc sur la mousse au milieu de la route.

Tout se passe si bien, que je suis en avance de deux heures sur mes prévisions et j’arrive au Temple 66 Unpenji, précédé de nombreux petits panneaux personnalisés. Surprenant me disais-je, c’est la première fois de puis le début de mon périple.

Une large allée sur 500m, somptueuse, bordée de magnifiques arbres. Les Temples, standards, et soudain….des centaines de statues toutes différentes les unes des autres.

Christine la Divine nous diras sûrement que ces personnages sont soit mythiques, soit ayant eu une vie digne de figurer dans le panel du Temple.

Je suis impressionné, ébahi, wouah, les photos vous en donnent une idée. Je reste là une demie heure, ma copine la pluie se joint à ce spectacle grandiose.

Et hop, j’habille ma Chariotte en tenue pluie et sans consulter à nouveau mon guide sous la pluie je repars. Après un kilomètre de descente, un doute s’insinue sous mon Kway.

Et « MERDEEEEEEEE », ce n’est pas la bonne route qui passe par le Temple lui même.

J’ai horreur de revenir sur mes pas, surtout une bonne descente comme celle là.

Je salue à nouveau mes statues dont certaines avec leur sourire ou mine patibulaire doivent rire! »

J’aurais du déjeuner avant de redescendre non pas les 400m mais les 900m de dénivelé sous la pluie.

Pluie amortie et filtrée par les arbres, terrain glissant, et comme d’habitude des marches hautes de 10 à 50cm, espacées de 20cm à 2 mètres sans compter les branches et les feuilles mortes dissimulant des gros cailloux rouleurs.

Ma référence en matière de hauteur, c’est la Tour Eiffel, 300m. À Shikoku, je n’ai jamais fait de demi, ni même de quart de Tour Eiffel. Au Temple 12, c’était plus de trois fois.

Aujourd’hui c’était encore 3 Tour Eiffel, marche par marche.

Une attention de tous les instants, tous les sens en alerte pour éviter la chute!

Donc physiquement éprouvant mais pas dur dans le sens de soulever sans fin ma Chariotte.

Je n’ose imaginer la montée en sens inverse avec elle.

Toujours avec la pluie arrivée en plaine, le Temple 67 Daiköji, terne au possible mais soudain, dans un recoin, un arbre, une unique fleur blanche d’une beauté époustouflante au parfum agrume mi-citron, mi-pamplemousse. Je rencontre à nouveau Yako mon petit jeune de 22 ans. Les rizières se transforment parfois en champs de diamants avant d’arriver centre ville de Kanonji, avec un Minshuku à 3500 yens.

SKK 43

Départ à 6h.

J’adore marcher de bonheur quelque soit l’endroit.

Voici une photo d’une boîte aux lettres japonaise dans la lumière du matin, cliché extraordinaire pour la postérité!

Toujours mes maisons de banlieue, dont certaines magnifiques.

Le parcours est toujours aussi rouleur et calme.

Le Temple 65 Sankakuji est bien en altitude et hop on y va!

Douce et lente ascension jusqu’à 350m d’altitude, quelques points de vue sur le littoral industriel.

J’aime cette route, peu empruntée, avec de la mousse au milieu de la chaussée. Fraîcheur des bois, sérénité de votre marcheur.

J’arrive tout de même et la première personne que je vois c’est mon Kenji!

Le Temple par lui même n’a rien d’extraordinaire sauf son dragon peut être!

Et hop, après la montée, évidemment la longue descente sous un chaud soleil.

Tout d’un coup, il y avait des papillons blancs partout comme si quelqu’un les avait libérés tous en même temps, c’était féérique!

Cherchez l’erreur sur cette photo, pas si évident!

C’est incroyable comment les japonais peuvent entasser les objets dont ils ne se servent plus.

Les maisons, délaissées par les jeunes qui trouvent du travail en ville, deviennent de gigantesques placards avec n’importe quoi. Les maisons, s’écroulent faute d’entretien, c’est surprenant.

Les voitures qui ne peuvent passer le contrôle technique, deviennent aussi des dépotoirs et pourrissent sur place dont cette Jeep vraiment irrécupérable datant de…..au moins une soixantaine d’années.

Le reste de la journée une longue marche avec Kenji et Safari jusqu’au Minshuku hyper propre.

D’abord Tizuru a lavé les bouts des bâtons (j’ignorais que cela se faisait) pour les emmener dans la chambre pour les poser sur un socle avec coussin, si si si je ne vous mentirais jamais pour preuve la photo nah!

J’occupe ma chambre et en redescendant des sachets dans nos chaussures, sûrement pour parfumer, je vais me renseigner pendant le repas à 18h.

J’effectue le décompte journalier de toutes mes dépenses pour en calculer la moyenne. Aïe, une mauvaise manip à effacé tout mon travail. Mes derniers chiffres étaient de l’ordre de 7400, 7500 yens par jour, soit une soixantaine d’euros. Ce chiffre ne devrait pas évoluer vu le peu de jours restants.

Repas sympathique avec des retrouvailles dont Komoko, et au fond à gauche un couple entraperçu au Temple 60. Le mari m’a manipulé le dos pour me soulager de ma fatigue quotidienne.

À la fin du repas Akila nous renseigne sur le parcours de demain et surtout son côté cabotin nous retrace son histoire personnelle du chemin avec en prime son diplôme attestant de ses bons et loyaux services.

Au lit de bonne heure car demain, faute de pouvoir appliquer la théorie de l’échelle équilatérale, je dois remplacer la partie trekking du parcours, par un surplus de route d’une douzaine de kilomètres. Au total je devrais marcher jusqu’à 40 km et aussi trouver une pharmacie…pourquoi…..vous le saurez demain nah!

SKK 42

Une journée banale sans surprise.

Départ vers 8h ce qui est tard pour moi. Je ne voulais pas me presser vu l’effort fourni hier.

Temps maussade avec un léger crachin qui m’a fait longtemps hésiter à mettre mon équipage en tenue pluie.

En définitive, tout au long de la journée, j’ai traversé comme une sorte de banlieue pavillonnaire, avec en préambule des rizières.

Des maisons, rien que des maisons avec pour certaines d’entre elles, comme un concours du plus beau « jardin d’arbres ».

C’était désert, peu de personnes à côtoyer, et un calme retrouvé bien que nous suivions en parallèle la nationale à plus ou moins 100m. J’en profite pour regarder la prévention sécurité autour des écoles avec ce panneau et cette photo de pieds sur le bitume pour bien marquer là où les enfants doivent s’arrêter et regarder avant de traverser.

J’ai enfin vu la « machine à décortiquer le riz » en action avec vidéo, rien que pour vous. Je crois que le Japonais qui l’utilisait a du me prendre pour un fou. Il y a une toute petite part de vérité peut-être ?

Sur les derniers kilomètres, j’ai sympathisé avec Yako, âgé 22ans, qui partage le même hôtel que moi ce soir.

C’était donc une journée banale avec tout de même 25 km effectués et le cap des 915km, dépassé. Tout doucement le Temple 88 se rapproche!

SKK 41

Me voilà redoutable Temple 60!

Ton copain le Temple 12, voulait me mettre à l’épreuve moi le Gaijin palmypedenbalade!

Certes, il m’a fallu deux jours car je n’étais pas préparé, mais je l’ai eu ma fois!

Aujourd’hui ma Chariotte ne sera pas là, alors « banzaï ».

Passer de l’altitude 18m à 800m, m’a demandé 3h faute d’un balisage du départ qui m’a fait perdre 30mn. En cours d’ascension, je retrouve Kensaku.

Pour résumer, c’est très physique, intense, quelques difficultés T12, mais avec les bâtons uniquement, deux litres d’eau ré-investis en transpiration, deux petites pauses alimentaires et réparatrices, nous y sommes arrivés.

Les photos résument les passages sympathiques.

Que du bonheur d’être dans la nature, de marcher sur des chemins faits de terre, de pierres, de feuilles mortes, de brindilles et branches jonchant le sol. Quel plaisir d’avoir abandonner le bitume, le bruit de la circulation et de découvrir de magnifiques panoramas

Et hop on redescend, là c’est plus rapide mais beaucoup plus dangereux à cause des cailloux rouleurs, multiples, qui jalonnent le chemin. J’ai glissé plusieurs fois sans gravité mais Kensaku est tombé à un endroit qui semblait sans danger apparent.

Au détour du chemin, venant en sens inverse………Kenji oui mon Kenji qui s’est rasé la barbe!

Joie des retrouvailles. Je le pensais à une journée de marche avant moi. Il a peut être ralenti sa cadence. Je ne sais pas si je le reverrais car maintenant je le précède et j’aimerais marcher à mon rythme pendant que le soleil est là, avant la saison des pluies qui tarde à venir!

Et hop à midi je récupère ma Chariotte, pour aller nous substanter Kensaku et moi.

Cela fait du bien de s’arrêter et manger tranquillement. Kensaku m’offre le repas et lui repart au Minshuku.

Temple 62 Höjuji, surprise, le moine me demande 600 yens au lieu des 300 d’usage.

Il y a bien un panneau, pour les véritables boudhistes qui font le pèlerinage c’est 300 yens, mais pour les autres c’est le double. Je ne conteste pas le prix malgré ma qualité d’observateur découvreur du Japon au travers d’un pèlerinage.

Temple 63 Kichiöji, RAS, prix standard.

Et hop cinq kilomètres de route bruyante que je tolère vu mon périple de ce matin.

Temple 64 Maegamiji, je suis subjugué par le caractère majestueux de l’architecture.

Quelle simplicité, pas besoin d’artifices, la structure parle d’elle même. C’est magique, j’ai attendu patiemment que les lieux soient déserts pour prendre cette unique photo.

Je repars, arrivée dans un hôtel économique, propre sans plus, avec un capharnaüm indescriptible.

Je suis très fatigué par cette journée de marche, mais content de mon bain de nature, et d’avoir vu le Maegamiji.

Je me déchausse pour rendre la vie plus supportable à mes pieds, je m’allonge sur le lit, histoire de décompresser et hop je me réveille 5mn plus tard, non non non, « tiens donc aurais-je dormi deux heures? ». Vite des courses, une douche, de l’écriture et au lit non pas un futon car je suis dans un hôtel bordélique au possible mais avec un lit!!!

SKK 40

À six heures j’étais dans le Temple lui même, avec treize jeunes gens et deux pèlerins.

C’est autre chose que de regarder de loin. J’étais aux premières loges et nous avons bénéficié d’une chaise basse avec coussin. La bande de jeunes, étais assise soit en tailleur, soit genoux pliés.

À genoux ou en tailleur, je ne tiens pas plus de cinq minutes vu ma souplesse légendaire.

Le décors est sobre tout en étant chargé. Il émane de la disposition de chaque chose un effet d’ensemble apaisant avec la statue d’une divinité pour couronner l’ensemble.

Sur internet vous devriez trouver ce genre de décors. Évidemment je n’avais pas pris volontairement ma tablette pour photographier.

Il a fallu recevoir dans la main une pincée extrêmement fine de « je ne saurais dire quoi exactement » et se frotter les mains.

Les prières du prêtre ont commencé par des soutras débités sur le même rythme, avec parfois un coup de gong. Ils étaient deux dont un que je n’avais pas vu. Je me disais « tiens il y aurait donc un enregistrement vocal sur lequel le prêtre s’appuie? Mais non, car peu après les coups de tambour, faisaient vibrer l’air et c’est là que j’ai entre aperçu une silhouette près de l’instrument.

Cette première partie a bien duré vingt minutes.

Il n’y a eu qu’un deuxième acte sans entracte, c’est le sermon du prêtre de quarante minutes s’adressant principalement au groupe de jeunes. Il captivait leur attention, les faisant rire parfois.

Il nous a remercié et hop petit déjeuner léger et hop à 8h je partais après quelques photos de ce lieu serein comme à chaque fois qu’un temple est isolé et perdu dans la montagne.

Deux photos, la première le Temple, la seconde la vue du temple, la dernière, la petite chose que l’on voit dans la montagne…..c’est le Temple.

Super descente dans les bois et à nouveau les rizières, les habitations, les bonzaï et le temple 59 aussi triste qu’un chanson de Carla Bruni.

Et maintenant en route pour l’insurmontable Temple 60 Yokomineji, avec ses chemins de trekking que je redoute.

J’ai anticipé cette difficulté. Je pouvais utiliser la route mais c’est un large détour cette fois ci de 25km, idem au retour, donc deux journées de perdues! Je pouvais me faire livrer ma Chariotte mais c’était compliqué pour demander au Minshuku de l’arrivée d’accepter un colis d’un client hypothétique et en plus avec mon japonais, imaginez à l’arrivée le désastre!!!

Alors la solution…..quelle est la solution?

Imaginez un triangle isocèle, allez……., vous vous rappelez cette figure géométrique quand même ?

Alors, imaginez une double échelle comme un triangle, ça va mieux comme cela?

Je devais monter (trekking) par le côté gauche pour arriver au Temple 60 (là haut dans la montagne) et redescendre (trekking) par le côté droit pour arriver au Temple 61, vous me suivez?

Donc deux parcours de 7km en trekking, inimaginable avec ma Chariotte.

La solution est d’arriver directement au Temple 61 la veille, de trouver un Minshuku. Le lendemain aux aurores, il faudra laisser ma Chariotte là où j’aurais dormi, de faire un aller retour trekking avec mes bâtons au Temple 60, et de récupérer la Chariotte au retour, voili, voilà!!!!

Si vous ne comprenez pas, il y a une explication sur Wikipedia!!!!!

Maintenant que vous avez compris ma stratégie, revenons à mon parcours vers le Temple 61 Köoxnji. De la circulation, de la chaleur et hop le voici ce Temple…..

Pour la première fois un Temple récent (45ans), une immense structure en béton avec une immense salle de 35m sur 25m avec tout le décorum d’usage entouré d’un millier de chaises. Tout ce que j’avais vu le matin à taille humaine était reproduit ici avec la même sensibilité.

C’est immense et aussi serein que les autres temples.

Calligraphie d’usage et hop au Minshuku de dernière minute enfin trouvé, avec le consentement de la propriétaire pour garder demain ma Chariotte .

J’occupe ma chambre et qui je vois arriver pour en occuper une autre…….Kensaku

Lui aussi à la même stratégie pour le Temple 60.

Au futon vers 20 h!

SKK 39

Elle m’attendait doucement, ma copine la pluie.

Nous avons marché longuement le long de la nationale très chargée ce matin. Heureusement le guide nous faisait parfois passer par les anciennes petites routes quasiment désertes.

Soudain je tourne la tête et je vois une maîtresse et son chien dehors à l’abri de la pluie.

Par respect pour le chien, je ne pouvais pas prendre de photo. Alors, je vais vous décrire la scène.

Lui, un mini bouledogue, à quatre pattes évidemment, habillé très tendance, ne bougeant pas d’un millimètre.

Elle, derrière, accroupie, consciencieusement, méticuleusement, lui nettoyait l’anus avec….un coton tige!!! J’ai manqué d’éclater de rire!

Ma copine la pluie ne m’a pas quitté de la journée sauf de rares absences.

Aujourd’hui peu de photos.

De la ville, de la banlieue, un site pétrochimique immense, au loin un port bardé de grues, un chemin entre les arbres quand même.

Le Temple 54 Enmeiji est d’un platitude extrême, vite trop vite je passe par des rues calmes et soudain un escalier avec des marches faciles pour ma Chariotte, et hop je les monte sans véritable difficulté, un immense jardin et pour redescendre sur Imabari, un long cimetière avant de retrouver la ville soit deux kilomètres depuis le Enmeiji. Pour me donner du cœur à l’ouvrage, je veux prendre mes bâtons pour battre la cadence… « ET MERRRRRDE » j’en ai perdu un en cours de route, c’est la première fois.

J’ai horreur de revenir sur mes pas, je confie ma Chariotte à une sympathique fleuriste. D’un pas alerte, je reviens jusqu’aux marches, rien! J’ai croisé personne en sens inverse qui aurait pu le prendre. J’ai absolument besoin de mes bâtons, surtout que le fameux Temple 60 pointe son nez.

Alors, d’un pas rageur, je retourne jusqu’au temple précédent, toujours rien.

Il a bien fallu se rendre à l’évidence mon bâton a disparu…… au Japon!

Je remercie ma fleuriste, attristée par ma déconvenue, elle m’offre une bouteille de thé et des friandises.

Je rumine, un bâton perdu ainsi qu’une heure de marche pour rien. Dans ces cas là, il faut positiver. Un restaurant pointe son nez avant midi et hop je m’arrête pour déjeuner à 960 yens. Les plaisirs du ventre ça marche toujours nah!

Et hop en avant pour le Temple 55 Nanköbö, j’en profite pour demander au moine s’il est possible de dormir au Temple 58 Senyüji?

Oui enfin, je me suis décidé à tenter l’expérience. Je perds un bâton et voilà les conséquences, je me réfugie dans le spirituel!!!!!

Il téléphone, c’est possible avec dîner et petit déjeuner. OK, j’arrive le temps de passer au Temple 56 Taisanji, sans intérêt tout comme le Temple 57 Eifukuji.

La montée sans bâtons vers le Temple 58 Senyüji, avec la pluie et les moustiques qui arrivent, en pleine ascension, sous les gouttes à me piquer dans le dos, c’est chiant!

Sans doute des moustiques kamikaze voyant un gaijin passer se sont dit: « allons-y les gars, une chance pareille, avec ce temps pourri, ne se représentera pas deux fois aujourd’hui » et hop un survivant de l’escadrille a réussi!

Soudain, je vois un pèlerin arrêté en train de fumer tranquillement. Je le reconnais, nous sommes partis ce matin du même chantier naval, mais que vois-je?

Ouiiiiiiiiiii, vous l’avez deviné, il tient mon bâton le canaillou!!!

Quel soulagement, il savait qu’il m’appartenait, il me cherchait alors que j’étais au restaurant.

Alors dernière chance, m’attendre là où ma Chariotte devait obligatoirement passer pour aller au Temple 58! Mille mercis, Kensaku. Ah l’entraide des pèlerins c’est super. S’il pouvait en être de même pour tout le monde….ne rêvons pas!

Arrivée au Temple, super accueil, ma chambre avec sanitaire est superbe.

Le bain, dommage de n’avoir pas pris mon appareil, vaste et le bain par lui même, 4mX3m tout en granit, et l’eau d’une douce chaleur reconstituante.

Par contre, repas simple et très léger précédé d’une prière. Discussion avec trois autres pèlerins à l’aide de ma tablette.

Au lit à 20h30

SKK 38

Je suis frustré que beaucoup de mes lecteurs ne suivent que le dernier article paru!!!!!

Oui, je regarde quand même la fréquentation du site avec des pointes de 80 vues sur une journée.

Oui le SKK 36 (que j’aime beaucoup), n’a reçu qu’un visite et la simple vidéo de « l’Enfer » du SKK 37 une quarantaine!!!!! Pourtant ils ont été publiés le même jour!!!!!

Je vous pardonne votre relâchement du week-end!

Une mauvaise nuit, mal dormi, des pensées dues peut être au fait que je dois envisager mon retour en France.

Après tout, je peux vous le dire, je reviendrais entre le 11 et le 14 juin mais sûrement pas le lundi 10 juin, vous ne seriez pas assez nombreux pour venir m’accueillir à l’aéroport CDG!

Aujourd’hui départ vers 7h avec un ciel couvert et une lourde chaleur. Je quitte Matsuyama sans regret sauf pour son impressionnant temple et son bain le « Dogo Onsen ».

Ma Chariotte est réparée, que c’est agréable d’utiliser les bras pour soulager les jambes.

Les roues graissées sont plus que silencieuses, et hop en avant!

Parcours rouleur, quelques montées en bitume, mais pas de chemin à l’horizon.

Le Temple 52 Taisanji me procure aucune sensation sauf cette roulette de « bonne aventure ».

Christine la divine, va nous chercher la réponse exacte, je n’ai plus mon interprète Japonais!

Le Temple 53, distant de 2,7km, m’a fasciné par cette netteté et entretien des espaces, même si ce n’est que de la terre et quel amour des arbres!

Et hop en avant pour le Temple 54, lui ce sera pour demain, il y a 35 kilomètres quand même!

Soudain, une odeur que j’aime tant me caresse les narines. Mais oui, c’est vrai, je suis redescendu des montagnes et me voici de nouveau en bord de mer avec le parfum des embruns et le doux clapotis des vagues.

J’en profite pour pique niquer sur la plage, elle n’est pas belle la vie!!!

Je progresse et mon équipe, après une journée de repos, aimerait quand même s’arrêter après six heures de marches.

Il n’y a pas grand chose au port de Kikuma. Néanmoins mon guide mentionne « Marina Seagull ». Je regarde le port et à part ce chantier de réparation de bateaux qui porte le même nom, je ne vois rien d’autre. Je me dits que c’est une erreur, je m’approche de cette immense bâtisse pleine de bateaux et j’arrête un véhicule qui y entrait. C’est le big boss qui me demande si j’ai une réservation!?!? Là, je suis dans l’expectative, une réservation pour dormir où me dis-je? Dans les cabines des bateaux en réparation? Il me demande de le suivre dans le chantier, nous pénétrons dans l’immense hangar et là….un ascenseur! On monte au niveau 4 et là, une immense salle avec des canapés pour un charter de pèlerins en goguette. Il me propose une chambre sans sanitaire à l’étage du dessus je dits ok. Il me montre les sanitaires, un coup d’œil trop rapide sur les douches et nous montons au cinquième et dernier étage (regardez sur la photo!!!) pour voir ma chambre. Super correcte, propre, télévision, kimono, savons pour la douche, bref super pour un pèlerin comme moi.

J’ai donc réalisé que ce monsieur avait aménagé le dernier étage de sa structure (à vingt mètres de hauteur) pour une dizaine de chambres, certaines avec confort, d’autres sans.

Je fais mes courses pour dîner et petit déjeuner, mets mon linge à laver, et hop à la douche……..

Surprise de taille, comme dans un palace…….baignoire accolée à la fenêtre qui donne directement sur mer, je ne rêve pas! J’ai pris mon bain en regardant la mer, incroyable non?

Demain, ma copine la pluie viendra me faire un brin de causette!

SKK 36

Et hop en avant pour une petite vingtaine de kilomètres et cinq temples.

À 7h du matin, l’air est frais sans plus car nous sommes dans la plaine de Matsuyama

Déclinaison entre la nature et la ville urbaine, nous passons de la banlieue avec rizières et cultures maraîchères à des maisons de plus en plus rapprochées et des axes routiers de plus en plus fréquentés.

Sur cette photo, nous sommes sur un pont. Cette immensité de cailloux, c’est le lit d’une rivière à sec!!!!!! La sécheresse sévit au Japon, c’est un problème très préoccupant qui fait la une des journaux.

Nous passons au Temple 47 Yasakaji, il ne fait pas encore trop chaud.

Une chose différente des autres temples, c’est la représentation de l’enfer et du paradis.

Il y a une certaine vision de l’enfer qui ressemble à la religion catholique, je vais essayer de vous mettre la vidéo.

Nous passons au Temple 48 Sairinji, la chaleur monte.

Nous passons au Temple 49 Jödoji, il fait vraiment chaud, alors je mets une serviette imbibée d’eau sur la tête avec deux pinces à linge. La première pour maintenir ma serviette derrière la tête, la seconde sous la mâchoire. Mon visage est enveloppé de blanc et ma casquette, elle aussi ruisselante d’eau vient couronner (que j’aime ce mot, mais que j’aime ce mot!!!!!) ma tête de Palmypedenbalade ! Je deviens narcissique parfois, mais cela reste en vase clos. D’ailleurs certains japonais disent que je ressemble à « Mister Bean », je leur réponds que c’est faux, c’est lui qui me ressemble. La meilleure preuve est que je suis en chair et en os devant eux, l’autre, ils ne le connaissent que par la télévision ou les journaux et vlan!

Avant d’arriver au Temple 50 Hantaji, nous sommes interceptés par un couple de japonais, aux aguets des Henro de passage. C’est incroyable la gentillesse déployée pour nous mettre à l’aise.

Ils ont même acheté une machine professionnelle qui sert de l’eau et des glaçons et aussi comme dans les cafétérias une machine qui sert toute sortes de boissons chaudes!!!

Les pèlerins c’est leur passion, d’ailleurs entre deux phrases, ils sortaient dehors pour guetter un éventuel Henro de passage. Nous remplissons leur cahier mentionnant tous ceux qui se sont arrêtés et nous arrivons enfin à ce Temple.

Nous repartons, ma tête bien humide supporte très bien la chaleur.

La grande ville se précise de par la circulation, les constructions et enfin au bout du boulevard, le Temple 51 Ishiteji, le plus imposant et surprenant de la journée.

Nous sommes dans un centre important, en dehors de la partie purement Temple, différentes constructions servent de lieux de recueillement, de séminaires que sais-je?

Pendant que Kenji, se livre au rituel d’usage, j’essaie comme à chaque fois, de saisir des aspects insolites, des angles de vue pour mes photos, bref ce qui restera sur ma tablette une fois le tri du soir effectué.

Donc, je découvre des fresques magnifiques et ….

Kenji me fait signe qu’il allait s’en aller……je lui dit non, moi aussi lui faisant signe de m’accompagner.

Je l’emmène derrière une des constructions, et dans la roche une porte ouverte. Nous pénétrons dans une galerie creusée, à peine éclairée sur une longueur d’une soixantaine de mètres, large de deux, avec au milieu tous les mètres des statuettes comme dans un cimetière. Au bout une sortie dans une rue, on aurait du mal à imaginer que nous sortions d’un cimetière souterrain. Nous faisons demi-tour, et comme pour l’aller à nouveau dans la demi pénombre le bruitage d’une sorte d’aboiement, qui doit être symbolique de quelque chose, mais je n’en sais pas plus.

J’ai beaucoup aimer surprendre Kenji, moi le gaijin de passage. Il a ouvert ses grands yeux et m’a remercié de mon esprit curieux de toute chose dans les temples (j’interprète ses mots, ses grognement et regards).

Et hop, centre ville pour voir un des plus vieux bains de tout le Japon le « Dögo Onsen » de Matsuyama. D’ailleurs je vais y aller cet après midi.

Un lecteur assidu va me dire « je suis bien au SKK 36 ? »

Et bien non! Je rédige ce matin en buvant mon café, en centre ville, après avoir acheter de quoi réparer ma Chariotte.

Et oui le SKK 37 est en train de s’écrire en cet instant, sereinement et surtout avec beaucoup de plaisir. Oui chers lecteurs, passer quasiment deux heures à rédiger en choisissant les mots, les photos, la chronologie (aujourd’hui, c’est venu comme cela!!!), c’est me régaler de mon voyage, le déguster comme un bon verre de vin.

Et hop je repars dans le SKK 36 pour résumer la fin de journée. Marche de 3km sous une grosse chaleur de ville avec circulation intense, arrivée au Minshuku standard.

Dîner au restaurant offert par Kenji, où nous avons bu beaucoup plus que de coutume en dégustant une batterie de petites brochettes. Le retour à pied…..la ligne droite avait de drôles de courbes! Nous n’avons même pas penser à prendre une photo du dernier soir, qu’importe!

À 5h30 du SKK 37 (j’adore aujourd’hui ces allers retours pour vous taquiner!), il était déjà parti!

Voilà le SKK 37 est lui aussi terminé, c’est bien une journée de repos non?

SKK 35

Des nouvelles tous azimuts:

Après 760km de parcours, le matériel s’use. Comme je marche principalement sur des matières dures et abrasives, mes chaussures s’usent vite, principalement le talon qui tiendra bien jusqu’à la fin. J’ai changé la semelle interne qui ne remplissait plus vraiment son rôle d’amortisseur.

Plus surprenant, c’est ma Chariotte. Je porte une ceinture renforcée à laquelle j’accroche les deux bras de mon attelage. Une des fixations s’est cassée, de sorte que j’avance en tenant les deux bras de ma Chariotte, façon coolie. Si mes mains sont occupées, je ne peux m’aider de mes bâtons! En terrain plat, j’avance « les mains dans les poches » ma ceinture à la taille suffit pour la traction. En pente ascendante, j’aide la propulsion du bassin donc des jambes, avec la force des bras, en prenant mes bâtons.

Heureusement, aujourd’hui pas de réelles difficultés, les bâtons m’ont manqué simplement pour marquer la cadence.

Je vais utiliser une fixation du sac, qui a un rôle mineur, et la mettre sur le bras malade.

Petit travail de couture que je vais effectuer à Matsuyama pendant ma journée de repos!

OUI, je prends un congé!!! Il faut me ménager pour les 350 derniers kilomètres.

Hélas, Kenji ne s’arrête pas. Ainsi va la vie, chacun ses choix, moi, je dois me reposer car mon équipe, par d’insignifiants détails, montre de petits signes de fatigue. De plus, ma Chariotte à réparer, le graissage des roulements des roues, nécessitent un arrêt impératif au stand.

Soyez rassurés, Kenji et moi garderons le contact.

Alors, aujourd’hui quoi de neuf?

Départ standard vers 7h, de la route avec trafic intense.

Soudain Kenji, derrière moi m’appelle car nous sommes invités à prendre un thé par Kayo.

Quel petit mais très petit bout de femme plein d’entrain, riant en nous offrant à boire et un morceau de pâtisserie. Vous verrez sur la photo son Nökyöchö, sous forme de parchemin portant toutes les calligraphies des temples. Moi j’ai opté pour un Nökyöchö, format livre de poche.

Nous sommes repartis, un tunnel, moins de bruit et choix de bifurquer en parcours trekking pour m’éviter un détour de 10km. iSoyez rassurés, les courbes de niveau, je les a analysées façon géographe professionnel. Il n’y avait qu’un dénivelé de 10m au départ et une descente, une descente…… mais une descente partant de 700m pour arriver à 88m.

Je me suis régalé de ce chemin sans réelle difficulté, circulant entre les arbres et comble de bonheur, pour notre déjeuner pique-nique, un abri pèlerin en pleine nature au bord d’un petit torrent, le meilleur abri depuis mon départ. Rappelez vous cet abri où 4 bancs rassemblés, m’ont servi de sommier pour dormir!

Évidemment la dernière partie retrouvait les rizières, les maisons et enfin le Temple 46 Jöruriji.

Cette machine m’intrigue car j’en ai vues des dizaines ne sachant pas à quoi elles sont destinées.

Sachez que le riz récolté est à l’état brut de couleur brune et se conserve très bien dans son enveloppe naturelle.

Pour le consommer, il faut lui retirer son écorce et c’est le rôle de cette machine qui pour 100 yens, vous prend 10 kg de riz brut et vous le redonne consommable en cinq minutes.

Surprise à l’hôtel alors que nous n’avions vue aucun pèlerin de la journée nous retrouvons Komato et Natsuko, discussion pendant la quelle je me suis fait expliquer le principe du riz brut transformé dans la machine.

Et hop au futon à 20h30, demain destination Temples 46 à 51 en quinze kilomètres pour arriver à Matsuyama.