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Alors chers lecteurs du week-end, vous prenez de mes nouvelles? Bravo! Ne restez pas dans l’ignorance de mes péripéties car lundi matin, vous serez les premiers à en parler au bureau, au marché, sur le palier, au téléphone, dans la rue, aux terrasses des cafés!

Il faut que le monde entier sache ce que devient votre palmypedenbalade!

Aujourd’hui……. pas grand chose!!!!!!! Une douzaine de kilomètres dans le soleil, des rafales de vent, ma nouvelle casquette à donc bien réussi sa première épreuve.

De la route plus ou moins fréquentée, des rizières entourées de maisons, bref une zone mi urbanisée, mi agricole, traversée par des axes routiers, voilà le décors. »

J’ai quand même vu comment on plante le riz. Je m’attendais à voir une armée de personnes, les bottes dans l’eau courbées sous un soleil ardent, planter une à une ces jeunes pousses, que nenni! Tout est mécanique, le mini tracteur aux roues crantées en métal, avance pendant qu’une main invisible se sert dans une barquette de jeunes pousses, les fait glisser et elles se retrouvent les pieds dans l’eau, et hop la suivante arrive 20cm plus loin et hop le tracteur s’éloigne, voili, voilà.

En cours de route je jette un œil sur les grandes surfaces le long des routes fréquentées.

Arrivée à mon Minshuku standard de bonne heure. Comme le Temple 18 est à cinq cents mètres, j’y laisse ma chariote.

Je vous parle d’un Minshuku….et non plus d’un ryokan, quelle est la différence?

Je me suis trompé de standing dans mes descriptions. Le ryokan est une hôtellerie à l’ancienne au sol, commodités personnelles, bains et soins pour la plupart.

Bref quelque chose de luxe que nous avons pratiqué sur deux jours à Hakoné.

Le Minshuku, c’est toujours au sol, tatamis, chaussons, thé offert, kimono fourni, douches et sanitaires communs, comme un ryokan de bas de gamme sans service.

Je m’habitue maintenant, dès mon arrivée à me mettre en kimono, même pour dîner.

Journée uniquement marquée par les Ossetai ?!?!

C’est un oubli fondamental de ma part, veuillez me pardonner chers lecteurs. En effet, les Henro, reçoivent, au gré du chemin des cadeaux sous toutes les formes. Cela peut-être un fruit, des bonbons comme aujourd’hui, une boisson, et parfois même de l’argent.

Il ne se passe pas une journée sans que quelqu’un me donne quelque chose.

Il est hors de question, de refuser, c’est un affront à la personne qui donne. En effet les gens qui font des cadeaux, c’est difficile à croire pour un européen, le font par plaisir. Faites des recherches là-dessus vous m’en direz plus dans vos commentaires

Dîner japonais avec le seul gaijin blanc, un prêtre hollandais à la retraite.

Parlant du chemin de demain, j’ai trouvé la parade pour les parties « T12 » du parcours de demain. Je vais contourner par la route, c’est possible!

Il y aura quand même un seul kilomètre de marches. « Pftt !!!» une bagatelle pour mon équipe qui s’est reposée depuis deux jours!

Au lit, car petit déjeuner à 6h30. Météo pas terrible, risque de pluie, c’est le quotidien du marcheur.

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Les trains me réveillent par leur doux ronronnement à 6h et oh miracle, silence 30mn plus tard.

Jour de relâche physique mais beaucoup de petites choses importantes pour la suite du périple:

1/ imperméabiliser la housse blanche.

2/ laver mes affaires sales, replier le reste du chargement qui a du sécher.

3/ préparer un colis retour avec tout ce qui est inutile.

4/ me faire un mémo de phrases types français japonais.

5/ acheter un chapeau, casquette ou autre.

Avec le reste du temps, me reposer, visiter le jardin de pierre qui est une curiosité locale.

Enfin summum, aller voir du folklore local sur scène.

De bonne augure, mon pied gauche ne dit rien lorsque je le sollicite une première fois.

Petit déjeuner dans la chambre. Il fait beau, la température est douce et hop on y va!!!!

Olà, on se calme, doucement avec mes pieds à l’air dans des sandales.

Promenade dans la ville, tiens il y a des palmiers, en y réfléchissant bien le Japon est sur la longitude Espagne-Maroc et les nuits tombent vite alors que nous sommes fin avril.

Casquette trouvée, affaires sèches rangées, imperméabilisation effectuée, 3,5kg envoyés en France sous deux mois, restaurant à 1100 yens digéré en cet instant.

Dans ma chambre, c’est vrai on dort sur un futon. Ce que je réalise aujourd’hui, c’est que tout se fait sur le sol ou table basse. Ce qui veut dire les genoux pliés ou pas et à chaque fois que l’on doit se déplacer, il faut se lever, se lever du sol et non pas se lever de sa chaise. Le sol est beaucoup plus bas qu’une chaise ou une table de ganji, c’est évident. Vous le savez, mais moi je le vis! Se lever cinq fois du sol c’est autre chose que de se lever cinq fois d’une chaise!!!!

Essayez chez vous, vous comprendrez!

Après une sieste de deux heures (une vraie sieste, profonde, impétueuse), j’effectue la visite du musée et du jardin de pierre.

En cet instant le spectacle de danse va commencer alors shut

Elles sont magnifiques ces danseuses avec ces kimonos aux couleurs éclatantes et cette coiffe pointue en osier qui leur donne une silhouette extraordinaire.

Je m’attendais à quelque chose de statique aux sons monocordes, au contraire, du rythme, des tambours, des flûtes et cet instrument monocorde au son bizarre que j’adore (demain je me documente sur son nom).

Évidemment quand il a fallu monter sur scène pour danser avec la troupe, certains me connaissent, ils auraient été désagréablement surpris de ne pas m’y voir.

Alors oui, je l’avoue j’ai pris plaisir à me démener au rythme endiablé de la musique.Heureusement une japonaise a compris le langage universel des gestes pour me prendre en photo et vidéo. A la sortie, à la boutique des cadeaux mes petites statues du temple 11 ont des cousins ici à Tokushima.

Un petit bol de diverses choses a la sortie et hop au lit.

Demain étape résolument courte (10km) pour remettre mon équipe sur pied.

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Tout commence par un doux réveil aux aurores.

Je me prépare doucement, en rangeant toutes mes affaires qui, hélas n’ont pu sécher cette nuit.

L’air ambiant devait être saturé d’humidité car le vent ne pouvait ignorer les pluies nocturnes.

Mon pied gauche, me signale son mécontentement, mais le reste de l’équipe lui signale aussi notre arrêt d’une journée au terme de l’étape quotidienne.

Petit déjeuner local à base de poisson cru, soupe et le traditionnel riz.

J’aurais pu presque rougir suite au compliment de la serveuse admirant ma dextérité avec mes baguettes. Il est vrai, après réflection, que je ne me pose plus la question de les tenir dans la main, c’est devenu naturel.

Le Temple 13 est à 10 mètres du ryokan, premier arrêt, salutations, calligraphie.

Début d’une petite marche dans une banlieue où se mêlent les voies rapides, les rizières, les pavillons, les champs cultivés et tout ce qui se rapporte aux religions.

Je m’arrête au temple suivant. Bizarre, c’est grand mais un seul temple, majestueux, certes mais un soupçon trop différent d’après mes treize expériences précédentes.

Élémentaire mon cher Watson, tu t’es trompé de temple, andouille!!!!

Il est vrai que mes 88 temples ne sont qu’un petite partie des milliers présents sur SKK.

Le Temple 14 est juste à côté, salutations et juste au moment de la calligraphie me vient une idée surprenante: je demande avec mon sourire pour publicité de dentifrice, si je peux prendre une photo de ce geste auguste. Elle me répond oui avec un sourire plus accentué que celui de la Joconde.

Le Temple 15 est en travaux, il faut bien que cela arrive, pas de salutation mais calligraphie.

Toujours un trajet banlieue avec à intervals réguliers, des distributeurs de boissons. Je l’avais remarqué mais oublié dans mes petits clins d’œil ou clins d’yeux, clins d’œil me paraît mieux.

Le Temple 16 est construit directement sur la roche.

Je commence à avoir vraiment mal au pied gauche surtout mon quintus exterius! Vous avez déjà oublié….oui c’est bien le petit doigt du pied!

Et encore un petit dernier pour la route, le Temple 17 est vraiment au milieu des maisons. C’est incroyable cet entremêlement, plutôt enchevêtrement de constructions, qui forme un tout homogène qui ne gêne personne.

Et hop maintenant Tokushima se rapproche, les maisons pour commencer, les immeubles et apparaît le centre ville avec ses feux rouges et ses cou-cou, l’oiseau!!!!!

Je parlais de blog en odorologie hier, mais les sons sont surprenants. Quand le signal piéton passe au vert on entend le cou-cou et hop tout le monde traverse la rue. C’est la preuve auditive que nous sommes dans une grande ville et non plus à la campagne. J’espère qu’aucun coucou ne fera son nid près d’un feu rouge hors agglomération.

Mon pied est douloureux , je boite en marchant c’est pas bon du tout cela!

J’arrive à la gare principale, je monte au sixième étage au « Touriste Information » et une charmante japonaise, parlant français, me donne l’adresse d’un ryokan à 3300 yens la nuit et moi donc deux jours, 6600 yens. Si vous voulez une conversion indicative en euro, vous retirez trois zéros et multipliez par 8. Vos calculettes trouveront un total autour de 52€ ce qui est vraiment top.

Je dépose mes affaires, je fais quelques courses en terminant par un massage de pied, qui m’aidera peut-être avec un repos de 24h et des soins attentifs à reprendre le chemin.

Cette jeune masseuse, physiquement, m’a fait ressentir, non pas des plaisirs cachés, mais plutôt des tensions dans mes mollets et pieds. Je n’ai pas la prétention d’être un sportif de haut niveau, mais je comprends un peu mieux la nécessité d’un staff médical sportif. Le Temple 12 a mis à rude épreuve mon corps, cette journée de repos était la meilleure décision à prendre.

À noter, que ma masseuse, a utilisé aucune crème. Entre elle et moi, la barrière de la langue certes, mais aussi celle d’une serviette, aucun contact dermique.

Je n’avais jamais remarqué les compartiments fumeurs dans un magasin, comme enfermés dans une boîte à sardines.

J’ai compris le prix attractif, nous sommes à côté de la gare. Toutes les locomotives diesel font tourner leur moteur en continu de sorte que, même avec la fenêtre fermée, j’ai l’impression d’avoir un camion dans la chambre d’à côté.

Heureusement, je suis sorti et arrêt total du trafic à 22h30.

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Je me suis réveillé deux ou trois fois dans la nuit à cause de la pluie battante.

Je me suis même permis de faire pipi dans la rue, ah casser les usages locaux, on aime parfois!

J’étais bien au chaud, bien au sec, ma tête bien calée dans mon coussin qui me sert dans l’avion. En principe c’est autour du cou mais là il est à plat, ma tête reposant dans le creux et c’est super.

Voyant le jour arriver, je me lève avec un corps sans énergie. Priorité me nourrir avec du jambon cuit local (bof, sans plus) des tranches de fromage sandwich, des tomates qui me désaltèrent, des fruits secs, et de l’eau en quantité incroyable car mon corps me le fait sentir.

Histoire d’attendre les premiers effets des calories apportées, je rédige mon article.

Je découvre un robinet et je remplis à nouveau ma gourde souple.

Ensuite, toi le Temple 12, tu ne me connais pas, moi le gaijin en balade!

Je me prépare, j’ouvre la porte grinçante, je sors ma chariotte, je referme la porte et me voilà dans la rue déserte. Pas vu pas pris. Si on me voit maintenant on se demandera: « il sort d’où celui là, loin de tout, à cette heure matinale? » .

Je laisse ma chariotte seule, à l’abri des regards. J’entame une longue ascension avec mes deux bâtons de marche, mon corps me faisant sentir qu’il faut y aller doucement. Une heure plus tard, j’arrive enfin, je longe une longue allée dans un silence total troublé par le chant des oiseaux, je découvre un cerisier en fleurs, justes ouvertes comme au début de floraison, c’est splendide.

Jusqu’à maintenant la saison trop avancée nous montrait que des fleurs passées.

Temple classique au milieu d’arbres gigantesques, et une armée de 7 personnes nettoyant minutieusement chaque pierre, allant jusqu’à retirer les jeunes pousses d’herbe dans le gravier.

À noter qu’ils ne touchent pas à la mousse sur les pierres, l’herbe oui, la mousse sacrée non.

Je profite de l’endroit pour montrer à luC les ancêtres de TOTO avec un conduit d’évacuation vertical de quinze centimètres de diamètre. Attention à ceux qui, maladroits, baissant le pantalon, feraient tomber leur téléphone de leur poche arrière (une certaine C…. me comprend!).

Comme dans chaque temple, des distributeurs de boissons, j’en déguste une énergisante bourrée de vitamines etc, en croquant quatre barres de céréales hautement caloriques.

Cela m’a fait tout drôle qu’un moine me demande 300 yens, je ne comprenais pas ce qu’il me demandait, j’allais oublier de le payer pour sa calligraphie!

À noter 300 yens sur 88 temples, c’est un budget à long terme. Je tiens mes comptes je ferais une moyenne sur 10 jours.

Je redescend en 45 mn, je retrouve ma chariotte, nous repartons.

Une longue descente sur bitume, juste ce qu’il faut à mon corps pour avancer.

À un moment une bifurcation proposée avec une nature d’itinéraire comme hier!!!!

Ah que non, ça suffit je n’ai même pas consulté mon équipe à laquelle je promets un repos bien mérité ce soir et même un jour de congé, génial non?

Un petit supermarché et hop quelques emplettes au cas où.

Vers midi un lieu de vie sur cette route fréquentée, un petit resto avec des nouilles, je m’installe, j’attends, rien ne se passe, j’attends encore……. Heureusement que des japonais m’ayant observé me montre la machine à commander que je n’avais pas vue en entrant. Je vois des plats en photo, je clique, je paye et hop 5mn plus tard arrive le tout avec un verre d’eau rempli de glaçons. Il y avait dans mon menu de la soupe, mais c’est incroyable comment mon corps me réclame de l’eau, 6 verres en tout!!!!

Je reprends la route fréquentée et voilà ma copine la pluie que je n’avais pas vue depuis Santiago, qui se manifeste, tellement heureuse de me retrouver, 17 mois de séparation, elle s’en est donnée la garce! Moi, je ne peux pas résister, heureusement que j’ai un poncho et ma chariotte son imperméable blanc fabriqué spécialement par ma belle mère pour SKK.

Des petites bourrasques et hop mon sugegasa (mon chapeau pardi!) s’envole en contrebas, tant pis qu’il y reste. En définitive ce chapeau, c’est une plaie, au moindre courant d’air il faut le tenir. Hier, j’ai du le scotcher sur ma chariotte, car j’avais vraiment autre chose à faire que d’avoir une main monopolisée pour lui seul. Oui mais le soleil va revenir, que faire?, acheter quelque chose de plus pratique que je peux ramener dans l’avion nah!

Je marche, je marche, ma copine s’en donne à cœur joie, j’arrive enfin aux abords du Temple 13.

Je n’ai rien réservé pour la nuit, et hop je m’arrête au bureau de poste. Avec mon poncho détrempé, ma mine fatiguée, mon regard de circonstance et hop en 5mn j’ai droit à un ryokan et une petite serviette sèche pour m’essuyer.

Je suis le seul occupant. Je m’installe et découvre que ma chariotte est détrempée, plus rien de sec, « et merde! ».

Je la sentais plus lourde que d’habitude, je mettais cela sur le compte de la fatigue, voilà l’explication!

Il me restait un seul slip de propre……complètement détrempé. Heureusement, grâce à mes sacs plastiques de rangement, j’ai pu sauver une paire de chaussette et un tee shirt de sec. Pour le slip on verra demain, au cas où, je choisirais celui qui est me moins repoussant!!! Ah la vie de marcheur, heureusement que le blog n’est pas équipé en odorologie!!!!

En parlant d’odeur, parlons de mes pieds dont vous ne vous souciez pas. D’ailleurs qui y penserait à par moi?

J’ai une ampoule sous le cunéiforme médial et une autre en formation sous le quintus extérius!

Je m’étonne de ma culture générale puisée à l’instant dans Wikipedia. Bref un dommage co-latéral de ma journée de folie qui va m’handicaper demain.

Je voulais m’arrêter là une journée mais en examinant mon parcours, la prochaine étape est Tokushima ville préfecture de 260 000 habitants, ce serait plus approprié pour un repos de 24h.

Une douche, un bain dans une baignoire un repas succulent et au lit vers 22h.

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L’aventure est vraiment là car aujourd’hui, je ne pensais pas aller au fond de mes tripes, juste avant l’épuisement complet.

Au départ, Clara m’informe qu’elle doit aller à Osaka suite au mail de sa copine japonaise qui devait l’attendre à l’étape suivante. On se quitte, embrassades et hop me voici d’attaque!

J’étais prévenu de la difficulté du parcours, 4 à 6h de marche, des dénivelés ok!

Tout d,abord, en partant du Temple 11, dans les bois, qui seront mon décors de la journée marches d’escalier en pierre à n’en plus finir. Avec un léger sac à dos une rigolade, mais avec ma chariotte, c’est marche après marche pour un dénivelé de 400m, imaginez déjà la transpiration si on monte sur la Tour Eiffel (300m). Je transpire tellement que mes lunettes commencent à glisser sur le nez. Quelques plats et encore des marches troncs d’arbre, quelques chemins pentus pour un nouveau dénivelé de 200m!!!

J’étais à la moitié du parcours en 4h!!!

Je dose ma montée par des arrêts et du grignotage.

Descente rock‘ Roll, des grosses marches et évidemment en bas remontée (200m de dénivelé) non pas avec des marches, mais pire, des rochers, comme dans un torrent étroit et là je commence à réellement souffrir. Je tombe plusieurs fois sans gravité, c’est un signe évident de fatigue. J’encourage mon équipe, je chante, je transpire abondemment, je m’engueule en me disant « ah tu voulais SKK, tu pensais au 80% de marche sur de bitume comme disent les guides, et bien les 20% restants te disent bonjour!!!! ».

Après des pauses de plus en plus fréquentes, j’arrive enfin en haut devant un Boudha bienveillant.

C’est vrai, de son temps ma chariotte n’existait pas.

À noter, j’ai croisé deux pèlerins qui m’ont doublé et deux en sens inverse, bref la solitude retrouvée.

Je redescends allègrement, avec quelques passages difficiles et au bout de un kilomètre grand cri de la tortue Ninja « merrrrrrrrde merde merde merde, j’ai perdu mes lunettes!!!!!

Aussi important que ma tablette, bien qu’allant une paire de secours je reviens là où j’étais tombé , c’est à dire un bon kilomètre avant le sommet.

Donc je remonte sur un kilomètre je le redescend, évidemment sans ma chariotte que j’ai laissée sur le chemin sachant que personne à cette heure ne passerait.

Je cherche partout rien, au bout de cinq minutes, je renonce et remonte mon chemin en me disant « ce n’est qu’un paire de lunette, je vais laisser au Temple 12 mes coordonnées on ne sait jamais ».

La démarche lente en remontant, soudain je les vois, alléluia! Mon petit coeur bondit de joie et en arrivant en haut, respectueusement je salue le Boudha et lui laisse un billet de 1000 yens car il a dû entendre mon cri perçant.

Descente tumultueuse avec des obstacles que je ne connaissais pas. Je me disais que le parcours est aussi difficile dans l’autre sens, pas de regret.

Il est déjà 16h30, le temple n’est plus loin, 300 à 400m au plus…….à vol d’oiseau. Mais un oiseau ça vole et sur la carte, il y a 200m de dénivelé, et ça je ne l’avais pas vu au départ.

Évidemment, une succession infernale de rocs, des petits murs agrémentés de mousse, je transpire, je sens une grosse fatigue tout d’un coup. Mes arrêts sont de plus en plus fréquents et de plus en plus longs. Je redouble de précautions et comme dans un rêve je me vois au ralenti.

17h30, huit heures d’efforts ininterrompus, un épuisement complet et toujours pas de temple!!!

Je stoppe, car il est inutile d’aller plus loin, je n’ai plus de force et la nuit va arriver rapidement.

Problème suivant, je mange des fruits secs et au moment de boire, ma gourde est vide!

Pour moi c’est le pire scénario. Vous ne le savez pas chers lecteurs, suite à une opération, on m’a retiré toutes mes glandes salivaires et j’ai un besoin viscéral de boire, sinon tout se bloque dans ma bouche et un étouffement peut s’ensuivre, ah la la!

Où trouver rapidement de l’eau en plein bois?

De l’eau, elle coule en bas dans le torrent. Puisant dans ce qui me restait de force et guidé par l’instinct de conservation, descente de 50m de dénivelé. C’est dur de voir tous mes efforts de la dernière heure réduits à néant.

Arrivé au torrent, tel un animal s’approchant de l’eau, je savoure les premières gorgées salvatrices et j’en profite pour remplir le litre et demie de ma poche à eau, que j’avais déjà remplie deux fois dans la journée!

Il est bientôt 18h, pas d’endroit où dormir à moins de 5 kilomètres. Il est hors de question de faire un effort supplémentaire, je suis vidé après quasiment 1000m de dénivelé.

Il y a des maisons mais pas âme qui vive, tout est fermé.

Tout est fermé sauf une remise que j’ouvre avec un grincement du diable, pas de réaction!

La police japonaise est très stricte, n’allons pas mettre un deuxième français en prison!

Je ferme le portail. Je m’installe rapidement, mon futon gonflable, mon duvet, je mets mon gilet en plume, je retire mes chaussures, et je me glisse tout habillé dans mon duvet en me disant

Il fait nuit noire, demain il fera jour, on verra bien et hop je m’endors instantanément sans avoir mangé quoi que ce soit.

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Comme j’ai du retard dans mes écritures, j’aurais tendance à perdre des détails alors pour combler mon retard, bref résumé de ma journée:

Clara part en premier, personnellement je mets du temps à me préparer et préparer ma chariotte.

Temple 8, rien de spécial

Temple 9 beaucoup de marches arrivée dans la verdure.

Temple 10, décidément quelle montée, cette fois ci je les compte 230 environ. Évidemment j’ai laissé ma chariotte en bas!!!!

Temple 11, c’est le plus impressionnant de la journée, comme une impression de fin de monde, un peu à l’abandon, peu entretenu par rapport aux autres (pourquoi?), un seul moine à la ronde pour la calligraphie d’usage. Je suis resté là car j’adore cette atmosphère irréelle.

En descendant, je rencontre Clara qui nous a trouvé à côté des bains une cabane, plutôt deux, réservées aux pèlerins de passage. C’est spartiate et gratuit!

Je vais aux bains, que de plaisir, je pense les utiliser au maximum.

Dîner dans un restaurant pas cher mais bon et au lit, non au duvet et matelas de 5 cm!

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Avant d’aller dans le quotidien du marcheur, faisons le point de ces deux premières semaines.

J’ai bien rattrapé le décalage horaire, et luC pourra bien en parler, le système digestif s’est bien adapté.

J’ai donc, avec mes deux femmes, fait le touriste avec quelques destinations incontournables.

J’ai apprécié le civisme (surtout hier!!!), le respect des autres, la propreté légendaire, ainsi que les habitudes du quotidien des japonais (comment rendre la monnaie, s’incliner, les passages piétons etc…), avec surtout ce qui me cause le plus de soucis, les différents chaussons à l’intérieur des maisons.

J’ai apprécié l’hospitalité, le fait que les gens, vous voyant chercher une direction, s’arrêtent et veulent vous aider même si on ne les comprend pas.

Il me fallait bien ces deux semaines pour m’acclimater. Il aurait été un peu fou d’entreprendre mon périple sans cette période d’adaptation.

Maintenant, les choses sérieuses commencent. Le marcheur se lance seul, parlant peu mais très peu, pour ainsi dire quasiment pas le japonais.

Je vais donc visiter 88 temples boudhistes avec respect pour les pratiquants.

Je vais prendre l’habit d’une personne qui découvre une autre religion.

Personnellement, je vais m’incliner devant chaque temple, faire le rituel de l’eau afin de boire.

Je ne réciterai pas les prières, je ne mettrai pas de bâton d’encens, je ne sonnerais pas la cloche mais je prendrai quelques photos sans pèlerin . Bref je ne ferais pas de voyeurisme journalistique.

Soyez rassurés, j’ai le sentiment que l’aventure est en route!!!

Hier donc j’ai acheté:

Le « hakui », la veste blanche,

Le « wagesa » que l’on porte autour du cou,

Le « sugegasa » le chapeau conique,

Le « nokyocho » le livret du pèlerin.

Le guide pour me déplacer sur 1200km.

Ce matin après une bonne nuit de récupération, petit déjeuner japonais (petits légumes dans une coupelle, œuf dur en rondelles, tartine toastée avec fromage fondu, et du thé).

Habillage en bonne et due forme du pèlerin et hop on marche vers le temple 1 avec mon guide boudhiste de circonstance. On ne se comprend pas mais le langage international des signes suffit largement.

Le but de la manip est de m’initier à la pratique d’un boudhiste se rendant au temple.

Devant la porte principale on s’incline mains jointes, ensuite inclinaison devant la fontaine, on verse une obole, on prend de louche de la main droite, on prend d l’eau, on arrose la main gauche, changement la louche dans la main gauche on arrose la main droite, louche main droite maintenant on verse de l’eau dans la main gauche comme une cuillère pour boire, ouf! Ce n’est pas fini on prend la louche verticalement (réceptacle en haut), on fait couler le restant d’eau le long du manche, sans qu’elle coule dans la fontaine, bref devant la fontaine et enfin on la repose là où elle était.

Direction la cloche, inclinaison, pas d’obole, et l’on lance le pour obtenir ce son si reconnaissable!

Direction les encens, inclinaison, obole, brûler un encens.

Direction le temple principal, obole, inclinaison, récitation des « Sutra » (comme des préceptes), certains une fois, d’autres trois fois. Quand on les connaît comme mon accompagnateur’ cela va très vite, mais pour moi, je déchiffre phonétiquement, ne comprenant pas un mot. Parfois les paroles se bousculaient, je faisais ce que je pouvais avec la bienveillance de mon guide.

Une fois les sutra récités on peut parler à Boudha.

Ce n’est pas fini, deuxième temple, inclinaison, obole, soutras, on peut parler à Boudha.

Direction le bureau où le moine prend votre carnet, à la page du temple, 3 tampons rouges sur lesquels un adroit pinceau imbibé d’encre dessine une calligraphie.

Ne pas oublier les 300 yens (environ 2,4€).

Retour à l’accueil pèlerin, dernière touche de rangement de la chariotte, photo et hop je parts et là, je me dis que je ne rêve pas, je suis bien au Japon et je commence mon périple!!!

Temple 2, distant de 500m, première expérience en solo, tout va bien

Parlons du chemin….

Voici le nouveau balisage qui va m’accompagner pendant 1200 km

Pas de nature, je marche sur du bitume, de maison en maison, ma route est celle des voitures prudentes qui me dépassent. Je marche comme dans une banlieue ininterrompue de pavillons, de petits commerces tous fermés en ce dimanche.

Peu de rencontres, pas de personnes discutant dehors, pas de regards au travers des fenêtres, qu’importe il fait beau.

Temple 3, je me rode, j’observe les lieux, les personnes descendant de leur voiture, allant prier et repartant prendre leur véhicule.

Et hop sur le chemin, deux kilomètres plus loin, le Temple 4, les lieux se ressemblent dans leur disposition.

Et hop sur le chemin, petit passage dans la verdure de l’air frais, première erreur de parcours, qu’importe, il fait très chaud, je transpire abondamment, je bois.

Déjà le Temple 5!!!!

Soyez rassurés, je ne vais pas faire les 88 temples en huit jours! Ils sont très concentrés en cette partie de l’île, d’autres seront distants de 5, 10, voir jusqu’à 40km les uns des autres.

Je les apprécierais peut être plus en fonction de l’effort fourni.

Et hop le Temple 6, je suis rodé, je laisse ma chariotte à l’entrée, cérémonie de l’eau, « inclinaisons de respect », la calligraphie de circonstance, mes 300 yens et hop mon périple bitumeux de banlieue continue.

Oh! Un petit supermarché ouvert, je me précipite. Ce sont uniquement des produits du et pour le jardin. Heureusement il vend des fraises exquises, parfumées.

Et hop avant d’arriver au Temple 7, une pèlerine discute en japonais, je m’approche, elle me regarde, me parle en anglais et dans la seconde suivante en français, pourtant ce n’est pas marqué sur mon « hakui ».

Elle s’appelle Clara, allemande, la trentaine, grande, visage souriant, nous sympathisons et nous marchons ensemble vers le Temple 7.

Pour trouver où dormir, et hop un coup de japonais de Clara nous arrivons dans un pavillon avec dortoirs. La propriétaire nous emmène dans un « combini » faire nos courses pour le dîner et hop nous revenons. Je m’installe dans mes 10 mètres carrés de tatamis, j’installe mon futon, branche mes appareils pour rechargement et hop je repars seul toujours emmené par le propriétaire, aux japonais.

Quelle découverte pour moi! Je remarque que même tout nu, je suis composé physiquement de la même manière que les japonais. Pas de différence notoire! Non, non, je n’irais pas plus loin!!!!

D’abord on se douche assis, les uns à côté des autres, avec du savon mis à disposition, et vu comment tout le monde se nettoie, je me demande si une saleté peut rester coincée.

Ensuite accès aux bains d’eau chaude, bouillonnant ou pas, aussi bien en intérieur qu’en extérieur.

Ah la la, quel délice après cette journée, mon équipe (tête, bras, mains, jambes, pieds et luC) me remercie de cette récompense.

Soyez rassurés, pour les prochains jours, la prose sera plus courte, bonne nuit!

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Il est 10h05, je viens de quitter ma femme et ma fille qui vont s’envoler vers Paris via Helsinki comme à l’aller. Mon bus va partir à l’heure exact vers Shikoku.

Comme écrire dans une voiture ou un bus me donne mal au coeur, je ne reprends la plume que ce soir à 19h, entre deux, le pire et le meilleur me sont arrivés.

Puisque maintenant vous voulez en savoir plus, parlons d’abord d’avant hier et hier où les deux à la fois, de toute façon je mène la danse de ma plume à ma guise là là lalère!!!!

À portée de métro de Kyoto, un temple, encore un temple me direz-vous, avec en préambule un jardin de pierre, vous savez ces rochers au milieu de petits cailloux ratissés…..il en émane quelque chose, une pureté, une grâce et l’on reste là, à regarder. Pour ma part j’ai été apaisé par tant de simplicité. La question que je me pose à propos du jardinier de pierres, mais comment fait-il pour ne pas laisser de traces de pas? Comme quoi la méditation est à plusieurs niveaux!

Ensuite passage dans des jardins aux arbres étonnants pour arriver au « Kinkakuji » appelé le pavillon d’or et recouvert d’or!

J’ai été subjugué par sa légèreté, par cette lumière, ce cadre de jardin japonais, en un mot même deux: j’ai craqué, devant ce bijou d’architecture japonaise.

Hier mes femmes ont « magasiné » pendant que je préparais ma chariotte et sa « saison 2 » à Shikoku. Pour illustrer cette journée voici des photos qui n’ont rien à voir nah!

Des voitures, taillées au carré, des parkings payant pour bicyclettes et quelques maisons de Monopoly.

Et maintenant….(roulements de tambour en fond sonore comme dans un cirque, avec le clou du spectacle)……aujourd’hui!!!! Ah ahhhhh, je sens votre tension monter, attention les cardiaques!

Nous étions 5 dans le bus, personne ne prenant la place de devant, j’ai branché mon grand écran qui est le pare brise du bus avec le paysage défilant devant moi, quel régal. À gauche au loin plus ou moins la mer, ensuite pas de plage d’où j’étais assis, mais un unique tissus industriel de raffineries, de navires plus ou moins grands, d’entrepôts, de cimenteries, de cheminées, de chantiers, des grues, bref c’est ininterrompu sur des dizaines de kilomètres. Devant, la route plutôt l’autoroute, des entrecroisements, des ponts gigantesques, pas de feux rouge, en définitive un périphérique parisien, avec sur la droite, cette fois-ci des immeubles à n’en plus finir et beaucoup plus loin les montagnes dans la brume.

Nous roulons en respectant les vitesses autorisées, arrivée prévue vers 12h35. Passage sur l’interminable pont qui relie l’île se Shikoku au continent en observant des remous, des tourbillons géants qui figurent sur toutes les publicités vantant l’île. Coup de théâtre, nous nous arrêtons 10 mn avant l’heure prévue. Je remets mes chaussures vite fait, je prends un sac en plastique sur le siège noir (important la couleur pour la suite…), je descends, le chauffeur me sort la chariotte, le bus repart, je remets les roues, les bras de mon engin, je gonfle le torse en me disant: « ça y est, j’y suis, que l’aventure commence ». J’allais partir quand soudain je réalise que « MERDE, quel con mais quel con je suis » je réalise tout simplement que j’ai oublié ma tablette (de couleur noire) dans le bus! Une rage sourde me prend. Je ne parle pas japonais, je sais à peine où je dois aller et ma tablette file à 80km/h elle aussi vers l’aventure.

Je reprends rapidement mes esprits. Soyons zen, je suis vivant, en pleine santé, au Japon avec un passeport, une carte bleue et de l’argent liquide. La tablette est ma priorité, mais comment faire pour appeler la compagnie, je n’ai pas de téléphone, et mon traducteur de japonais est sur ma tablette? Plutôt que d’attendre un bus dont l’arrêt est à trouver, je prends un taxi, 15km plus loin, j’arrive au temple N°1 début de mon périple devant une « pension de famille japonaise » devant laquelle me dépose le taxi. Après discussion ce n’est pas le bon endroit, j’arrive 150m plus loin à une « Henro House », (Henro, en japonais veut dire pèlerin) personne! Je laisse ma chariotte devant, je retourne au temple à la boutique des moines pour faire mes achats (j’en reparlerai demain), je reviens et oh miracle, c’est ouvert, ouf!

Elle s’appelle Sakauarana. Bienveillante, nous papotons avec son boîtier Traducteur vocal. J’avais gardé les horaires des bus avec comme info supplémentaire, leur téléphone. Elle appelle, me rassure, ma tabletteF nous attend au dépôt de bus à une dizaine de kilomètres. Elle me propose de m’emmener la chercher, et quinze minutes plus tard le préposé de la compagnie nous la sort avec son étiquette de reconnaissance.

De retour, soulagé, je fais la connaissance de deux hollandais ayant juste terminé leur périple.

Alors nous papotons du chemin. Quel bonheur, je retrouve ici au Japon le même esprit que chez Gérald (bonjour Gérald !), des personnes passionnées, vous donnant mille détails, heureuses de partager leur expérience.

Il se fait tard, je me mets au lit conscient que j’ai du retard dans mes écritures, mais pas dans mes émotions fortes!

Kyoto 6 (Himeji, Osaka)

Chers lecteurs,

Ne laissez pas le monopole des commentaires à Christine la Divine.

Réagissez, vous êtes capable de vous exprimer, vous aussi , alors « BANZAÏ »

Soyez rassurés, votre prose sera confidentielle si vous le désirez, je serai comme les curés ou les avocats.

Bien que le Shinkansen roule très vite, comme aujourd’hui pour aller au château de Himeji, j’observe le paysage. L’urbanisation est concentrée sur la côte. Il y a tant de constructions que, depuis notre départ, nous avons rarement vu des forêts, sauf au loin, là bas, dès que les constructions s’arrêtent au pied du relief pentu. Quelques champs cultivés avec de petites parcelles bien alignées.

Les maisons individuelles sont pour la plupart petites, parfois à peine plus large que la voiture et son passage sur le côté, avec un ou deux étages. Les constructions sont espacées d’un mètre maximum, heureusement que la rue laisse le regard faire quelques mètres et permet une meilleure luminosité.

Comme impression générale, cela me fait penser aux maisons du « Monopoly », serrées les unes contre les autres.

À l’approche des centres ville, ce sont les immeubles qui se serrent les uns contre les autres. Et comme pour les maisons, leur largeur est parfois surprenante 4 à 5 mètres, la profondeur aléatoire et enfin la hauteur de 5 à 10 étages.

En plein centre ville, c’est la démesure des buildings à l’inverse du reste.

J’ai l’impression que les routes sont en surface, les cheminements piétons en dessous et les transports en communs encore en dessous.

Tout démesuré. Hier au soir, cherchant une boutique Nespresso, en sous sol, nous ne savions plus si nous étions sous la route, ou sous l’immeuble: imaginez un carré de 150 à 200m ou plus, rempli de boutiques de nourriture de haut de gamme, de toutes les enseignes possibles. En riant, nous nous demandions, même en dégustant une spécialité par jour, aurions-nous assez d’une année pour en faire le tour ?

Évidemment, ces boutiques ne sont pas des restaurants, elles ne font que de la vente à emporter. Pour manger assis, il suffit de sortir, pour avoir toutes les offres possibles locales sur quelques mètres.

Ah! ce château de Himeji! Quelle construction, quelle ingéniosité, quelle organisation et quelle élégance malgré sa fonction de défense.

Mais aussi, quelle vie dans cette bâtisse de six étages avec ces escaliers aux marches hautes en pente raide. Je n’aurais pas voulu être un simple soldat en ce temps-là.

Je m’étonnais des murailles de pierres légèrement courbées à leur base, un peu moins en leur milieu et verticales pour finir vers le haut. Au cours de la visite, j’ai eu une explication…

Essayez d’escalader ces murailles lisses, par temps de pluie, c’est peut-être l’ancêtre du toboggan!

Les jardins sont magnifiques surtout avec ce soleil. Pendant une bonne heure, nous avons pris le temps de prendre le temps, surtout que nous étions arrivés à l’ouverture, quasiment personne, sauf des… des « beaufs français » dignes d’une caricature dans le « Canard enchainé »!

A noter le nombre impressionnant de français dans les lieux touristiques depuis notre arrivée, heureusement que dans l’île de Shikoku, à pied, je risque de ne plus en voir.

À la sortie, dans le sens inverse, la foule commençait à arriver. Parmi eux, des personnes de plus ou moins forte corpulence, d’autres à la démarche plus ou moins assurée, certains individuels avec des sacs à dos volumineux. Je n’ose imaginer la visite en nombre, « ah, ah, ah, la queue leu leu, ah, ah, ah, la queue leu leu », comme un serpentin ininterrompu qui monte par un côté et redescend de l’autre, tous les étages étant vides de tout meuble, armes, objets, tentures ou autres. De simples bornes interactives donnent de vagues commentaires.

On monte les escaliers sur 6 niveaux, mais il faut aussi les redescendre, ce qui est plus risqué. Nos beaufs français parlant de descendre sur le cul. Notre luC de l’équipe s’est offusqué de cette pratique.

Osaka est une grande ville comme Kyoto, pas de grande différence notoire à part un degré de propreté en deçà de nos observations sur les autres mégalopoles. Oui, nous avons vu des papiers par terre et quelques mégots! Vous vous rendez compte? Vraiment on aura tout vu au Japon!

Je me dois de vous signaler une boutique de couteaux (et oui encore une!), la « Tower Knives », le paradis des couteaux en tout genres, avec un vendeur ayant passé deux ans, à Paris dans le XIII, nous expliquant tout sur les différents aciers, les différents usages, l’affûtage un ou deux côtés et même sans que je le demande, affûtage pour gaucher (j’étais aux anges!!!) si besoin est!

Bilan, achat d’un couteau d’office XXL hyper léger et d’un trancheur, plutôt désosseur à la lame courbe et au manche magnifique. À l’aide d’un poinçon, marquage sur la lame du XXL, de « Pascale » en japonais, et de « Jean Alain », évidemment dans la même langue, sur le désosseur!!!

Un client canadien, nous a exprimé toute sa compassion à propos de Notre Dame de Paris.

De retour à Kyoto, dîner dans petit restaurant spécialisé dans les petites brochettes « Yaki tori » dont une avec de la coquille Saint Jacques, c’était succulent. Hélas, nous étions à côté sans doute d’une famille japonaise ou d’un groupe d’amis très proches ayant bien arrosé leur repas, leur conversations à voix très hautes et leurs éclats de rires collectifs toutes les minutes couvraient nos vaines tentatives de conversation. Ils étaient vraiment animés, sans retenue, heureux d’être ensemble. Ils seront peut être demain dans le métro redevenus anonymes devant leur smartphone.

Kyoto 5 (Nara)

Je me lève de bonne heure, décidé à enfin trouver la boutique Aritsugu pour voir ces fameux couteaux. Je constate que les coordonnées, d’un autre site, me dirigent sans problème vers ce magasin.

Il existe des modèles de toutes sortes suivant la nature de ce que l’on veut couper (sushi, sashimi, etc…). Tout d’un coup je vois des ciseaux magnifiques, de plus, il y en a pour gauchers! Enfin on pense à nous la minorité jamais sollicitée pour représenter un panel de consommateurs. Depuis mon enfance j’ai toujours eu des problèmes pour assumer ma différence. À l’école, l’encrier était à droite, alors oui je faisais un peu plus de taches que les autres. On a voulu que je devienne un gaucher contrarié au risque de devenir dyslexique ! Voyant mon réel penchant naturel, on m’a laissé être ce que je suis aujourd’hui: un palmypedenbalade !

Pour me venger de tous ces malheurs et conjurer le sort, j’ai même fais graver mon prénom en japonais, sur cette magnifique paire de ciseaux (20000 yens, ce n’est pas si cher que cela pour cette qualité).

Profitant toujours au maximum de notre Pass Shinkansen, nous prenons le train, et en moins d’une heure nous sommes arrivés à Nara célèbre pour ses temples boudhistes, disséminés dans un immense parc avec des daims en liberté, très curieux de votre nourriture. Le plus impressionnant des ces temples est celui de Todai-ji avec son Boudha de 15 mètres de hauteur.

Grand tour dans le jardin Isuien, typiquement japonais, reposant à souhait par rapport au reste du parc très visité. Ah ces touristes, se faisant photographier avec un des 1500 daims du parc, quel souvenir pour pour la postérité! Je parlais des adultes bien évidemment.

Déjeuner très tard, vers 15h avec un appétit d’ogre (voir photo ci-dessus, ce serait presque ressemblant!)

Les assiettes pleines vous connaissez déjà, aujourd’hui en en voici des vides hi hi hi!!!!

Et hop, demain nous allons visiter le seul château fort japonais, le Himeji, qui n’a jamais été détruit, faute d’avoir été attaqué. Et ensuite Osaka!