SKK 34
Comment décrire cette impression de partir à 5h du matin?
Le jour se lève à peine, le silence est troublé par les premiers chants des oiseaux, une petite fraîcheur à la limite du petit frisson, impression de renouveau du corps et hop on démarre dans les rues déserte de ce petit village de montagne .
Route déserte, le soleil, peu à peu, perce les frondaisons des arbres et nous arrivons au Temple 44 Daihöji. 

Mais où est donc cette difficulté T12 annoncée?
En définitive, sentier de montagne un peu raide à certains moments, pas de véritables difficultés.
Pour résumer, une bonne heure de transpiration avec l’odeur environnante des pins, pour arriver à 800m d’altitude et descente vers le Daihöji le temple 44
Vous ne faîtes aucun commentaire le 44!!!!!!, vous y êtes ? Oui!!!!!!!, je suis à la moitié des 88 temples, jackpot! Surtout que j’ai assisté au ramassage de la monnaie donnée dans les urnes.
Était-ce la recette de la semaine, je ne peux le dire, mais il y avait bien une dizaine de sacs.
Il faut bien entretenir les lieux, ce qui permet à certains pèlerins de dormir gratis, n’est ce pas!

Et hop Kenji et moi nous nous séparons, lui prenant une sentier trekking et moi le tunnel routier pour nous retrouver à l’hôtel afin d’y déposer nos affaires avant de continuer aujourd’hui vers le Temple 45 Iwayaji.
Les plus assidus et les plus curieux d’entre vous se demandent pourquoi déposer nos affaires?
Sachez, lecteurs assidus, que après le Temple 45, nous sommes obligés de faire demi tour, de repasser non loin du Temple 44 pour aller quand même vers le 46!
Alors…..pour alléger notre fardeau, et faire un tout petit peu de trekking léger, dépôt de nos affaires.
J’allais arriver à notre point de rencontre quand j’ai été pris dans un piège à Henro (pèlerin en japonais). Nous devons accepter les Ossetai (cadeau) sur notre passage sous peine de vexer ceux qui nous les offrent.
J’arrive, ils sont quatre, ils m’arrêtent, s’empressent de m’offrir des gourmandises salées, m’invitent à m’asseoir sous la tonnelle, alors qu’il fait très chaud sous le soleil (il est midi!).
Arrive un verre d’eau fraîche, les questions fusent, je dois signer leur registre, le temps passe!
J’allais partir, je ne pouvais leur refuser de visiter leur maison, du moins jeter un œil. Heureusement que je refuse de retirer mes chaussures sinon j’y serais encore!


Bref ces incontournables, charmants, accueillants japonais me laissent enfin partir après m’avoir montré ce que leur cœur avait tant envie de me faire connaître.
Kenji m’attendait patiemment. Je dépose ma Chariotte, une rapide collation pour repartir pour les 10 derniers kilomètres de la journée.
C’était super, léger comme l’air, un chemin au milieu des bois, quelques marches quand même et une sacrée montée, très pentue pendant une bonne heure.

Nous voici de nouveau à 800m d’altitude sur une crête que nous suivons sur plusieurs kilomètres pour redescendre sur le Temple 45.
C’est la première fois que nous arrivons par le haut d’un temple lui même encastré dans la roche. D’habitude nous montons les ultimes dernières marches.
Les visiteurs du Temple, que nous avons l’habitude de voir tout de blanc habillé, sortant de leur voiture, avaient l’air fatigués, essoufflés, avec le besoin évident de se reposer. Je riais intérieurement car nous les marcheurs, c’est notre quotidien.
Pour descendre à partir du Temple, il y avait bien un dénivelé de 50m, avec quelques centaines de marches et pentes aménagées. Je comprends mieux maintenant les pauvres visiteurs du Temple.
Retour par la route, soleil, chaleur et deux bonnes heures pour retrouver nos affaires, nous doucher, prendre le sacro saint, bain. Dîner et au futon à 20h30 après 25km de routes et chemins de montagne.
SKK 33
Il fait beau, alors en route…..
Avant de partir, Kenji m’annonce que tous les points de chute prévus sur notre itinéraire de demain sont complets. Seule possibilité, trouver un couchage sur l’itinéraire bis qui a la particularité d’avoir une difficulté T12 (400m de dénivelé sur 1km).
Bon, c’est faisable, je suis prévenu, une bonne transpiration d’une heure et du bonheur dans la descente.
Bonne surprise, la vieille rue fermée hier laisse quand même au matin la devanture d’une pharmacie de l’époque, super cette reconstitution avec mannequins.
Le soleil nous accompagne sans la circulation. Ce seront 20 kilomètres d’une douce et lente montée sans surprise pendant les 3/4 de la journée. Nous remontons un torrent de montagne et constatons que la sécheresse sévit au Japon et affecte la culture des rizières.

Journée marquée par les Ossetai, vous savez bien maintenant…… ce sont les cadeaux que nous recevons tout au long du chemin. Surtout, il faut les accepter comme ce gros paquet de riz soufflé que j’essaie en vain de partager…..
Au détour de la route, surprise, nous nous retrouvons tous les pèlerins que je croise plus ou moins depuis quelques jours, invités à prendre le thé chez des particuliers. Moment de convivialité immortalisé par une photo.
Comment se fait-il que nous ayons été tous au même instant au même endroit, mystère!
Minshuku du soir espoir, c’est propre, un bon bain, à 17h30, pire que dans les hôpitaux ou maisons de retraite, un bon repas japonais sympa arrosé avec la bière Ashahi et au futon de bonne heure car demain, une sacrée journée en perspective.
SKK 32
Hurrah, le soleil est de retour! À priori pour une bonne semaine, après hélas, cela risque d’être le début de la saison des pluies.
Alors profitons en! Profiter……. du soleil uniquement car le début de parcours est une suite ininterrompue de zones commerciales avec une route droite comme un « i ».
Profitons en pour vous parler des supermarchés. Je ne parlerais pas du rayon poisson, viande ou légumes locaux.
Personnellement, ce qui m’a surpris la première fois, c’est que les caisses sont vers la sortie avec encore des marchandises à acheter avant de franchir la porte. Il n’y a pas d’agents, apparemment, qui surveillent les clients. Il n’y a pas de réelle frontière ou distinction entre les promeneurs et les acheteurs qui ont réglé ou non, les gens circulent, vont et viennent.
Le passage en caisse est le suivant: vous posez votre ou vos paniers (pas de caddie vus au Japon dans mon humble expérience), la caissière prend chaque article, le scanne en disant ce que c’est et le repose dans un autre panier. Les caissières sont hyper rapides aussi bien dans leurs gestes que dans leur débit verbal. Pour le paiement. Comme le montant est affiché, vous introduisez billets et monnaie et la machine enregistre, et au cas où, vous rend la différence.

Il y a des lieux moins sophistiqués pour le paiement. Le montant de votre achat étant affiché, vous posez la somme demandée, la caissière en dit le montant, la prend la met dans une machine qui renvoie la monnaie, la caissière vous la donne et s’il y a des billets, les compte devant vous en les faisant bien claquer, façon croupière de Casino avec les cartes.
Auront nous la même chose bientôt chez nous???
Vos paniers remplis étant remplis, juste après vous avez des tables où vous les posez et remplissez les sacs en plastique avec ce que vous venez d’acheter.
La route bruyante et chaude monte doucement dans la montagne, ce qui ne nous empêche pas de grignoter une douce friandise au passage.
Au passage un centre d’auto école grandeur nature avec circuit.
A nouveau une descente chaude et bruyante (avez vous noter l’inversion des deux adjectifs pour casser la monotonie de votre lecture?) vers une sympathique ville, Uchiko.
Petite visite de la ville avec sa vieille rue commerçante qui n’a pas changé depuis quelques siècles, sauf peut être que tout est fermé, personne pas un chat hélas.

Demain petite étape de 18 km avant d’atteindre, après demain le Temple 44 et ses 25km de montée (Alt 600m), dans le dénuement le plus complet. Je parle des commerces et habitations non pas notre tenue!!!!
SKK 31
Tout d’abord mon message à mes lecteurs japonais………..sera donc une bouteille à la mer.
La gagnante du jeu de l’image insolite et de son détail à découvrir sera donc Christine la Divine, fidèle abonnée. Il fallait remarquer que les emplacements de stationnement numérotés, passaient du 3 au 5 en omettant volontairement le chiffre 4. C’est la tétraphobie asiatique car ce nombre se prononce « shi » qui veut dire la mort. Dans certains immeubles avec ascenseur, on pourrait croire que le quatrième étage a disparu, mais non!
La pluie et le vent ont fait vibrer notre Minshuku pendant la nuit, au petit matin, calme relatif.
Réunion de crise vers 6h30 avec Kenji: comme la météo s’améliore, nous décidons de partir vers 11h. Peu après Kenji m’annonce que ce sera plutôt vers 10h. Je me prépare une petite sieste, histoire de profiter de ce délai et vlan, j’allais embrasser Morphée, Kenji me réveille en faisant coulisser le panneau d’entrée de ma chambre. Il serait préférable de partir dès que possible!
Et hop sur la route à 9h30 avec ma copine la pluie douce tendre, me présentant ses excuses d’avoir voulu amener ses gros orages de montagne.
Marche sous la pluie, des rizières, Temple 41 Ryüköji.
Trois kilomètres plus loin le Temple 42 Butsumokuji.
Pour la première fois depuis mon départ nous nous retrouvons, malgré la mauvaise météo à être cinq pèlerins marcheurs assis pour une pause dans une halte pèlerin. Ils discutent tous en japonais, heureusement une jeune japonaise, Komato, me traduit dans son anglais, quelques brides de conversation.
Et hop en avant pour le dernier temple de la journée le 43 Meisekiji, dans la ville de Seiyo.
Super Minshuku, dîner à trois avec Komato et au lit à 20h30.
En marchant, j’ai eu une illumination. Comme dans cette très très vieille série policière d’il y a au moins 50 ans, « les cinq dernières minutes », j’ai eu cette phrase: « mais bon sang mais bien sûr », pour les voitures tout s’explique!!!!!
Depuis presque deux mois, quelque chose ne tournait pas rond dans ma tête à propos de la circulation automobile. C’est relativement fluide, les voitures sont parfaitement entretenues, elles sont toutes garées au millimètre, les piétons n’ont pas peur, il me manquait une donnée pour que la boucle soit bouclée.
Certains d’entre vous l’ont sûrement remarqué, mais pour moi, je ne le voyais pas!!!!
Tout simplement au Japon, il n’y a pas de stationnement public le long des trottoirs que ce soit en ville ou dans les campagnes.
En ville le trottoir est bien balisé, avec certes beaucoup de bicyclettes, et après c’est directement la chaussée, pas de voiture en stationnement. Il y a la route, le trottoir et les habitations ou commerces.
Dans les campagnes, il y a les habitations et directement la route délimitée par une bande blanche au sol. Le trottoir se résume à 50cm entre les maisons et cette bande de peinture!
Comme le stationnement sur voie publique n’existe pas, tous les propriétaires de véhicules doivent impérativement avoir leur emplacement, pas question de stationner n’importe où!
Je comprends mieux maintenant la taille « LEGO » des véhicules, leur aspect compact, carré, ils doivent tout simplement se garer avec le minimum de place, chez eux au bord de la route sans la dépasser.
De plus, le contrôle technique tous les deux ans au Japon, ce n’est pas de la rigolade. Les propriétaires doivent justifier de l’entretien du véhicule!!!!
Voilà pourquoi, je ne vois pas de poubelles roulantes. Voilà pourquoi les véhicules garés en extérieur, ont souvent une sorte de toit pour les protéger des intempéries.
Ah, je me sens mieux maintenant, ce petit truc me turlupinait depuis un certain temps. Je suis un peu brouillon dans ma façon de vivre (certaines diront « bordélique »), mais il faut que je comprenne mon environnement.
Plus tard je vous dirais la façon japonaise de passer en caisse dans les supermarchés.
SKK 30
L’avantage avec les Minshuku, c’est d’avoir un bain, une laverie à disposition, et de pouvoir manger en kimono dans sa chambre si on le désire. Certes on marche sur des tatamis, on dort sur un futon, les toilettes sont communes, les parois minces et coulissantes, qu’importe, c’est le Japon.

Ce soir, après 25 kilomètres de marche, Minshuku standard où l’on peut aussi faire sécher son linge, appréciable après une deuxième partie de journée en compagnie de ma copine la pluie tellement contente d’être avec moi, qu’elle reviendra demain encore plus présente avec accessoirement des orages pour me prouver qu’elle peut se mettre en colère.
C’est dimanche, Kenji me demande si on peut déjeuner au restaurant avec la spécialité locale de Uwajima, le Hyügameshi. Pourquoi pas, en ce moment mon budget est tellement dépassé qu’un restaurant supplémentaire ne changera pas grand chose à l’addition du voyage!
En effet Kenji m’évite de dormir à la belle étoile en réservant pour les Minshuku.

Donc, le Hyügamesshi, c’est du poisson cru, que l’on agrémente d’une sauce à base de saké, œuf cru, assaisonnement, que l’on mélange avec le riz. C’est bon mais sans plus.
Comme demain la pluie dense est annoncée, suivie d’orages violents, nous décidons de faire une halte d’une journée bien sagement à l’abri.
Nous referons le point demain matin pour savoir si la situation évolue.
Exemple de plan de quartier en japonais, presque une mosaïque de motifs et couleurs!
Mes duels de sumos: j’ai deux favoris dont un tout petit, hyper nerveux, véloce, qui déstabilise les colosses et arrive à les battre à la grande joie du public.
C’est le seul sport où les athlètes montre leurs fesses sans choquer personne.
Au lit à 20 heures.
SKK 29
Pour résumer la journée: 25 kilomètres avec ma copine la pluie toute heureuse de m’accompagner.
Néanmoins, au travers des gouttes, j’ai pu voir une côte très découpée, avec de larges baies laissant une mer calme propice à la pisciculture. 
Les maisons des pisciculteurs sont au bord de l’eau, les parcs immergés sont tout proches, comme des champs délimités par des milliers de vouées. J’ai l’impression que leur activité est de surveiller les filets, de donner à manger aux poissons.
Ensuite des grosses barques réservoir aspirent les pauvres poissons pour ensuite les déverser dans des camions réservoirs de poissons vivants. Ils seront livrés je ne sais où, mais engraissés avec la nourriture que vous avez vue dans SKK 26/27, et peut être servis dans mon assiette aïe, je ne savais pas!
Je ne vous parle pas des rares autres pèlerins marcheurs que nous croisons car nous les côtoyons deux fois maximum et vu mon niveau de japonais et leur niveau d’anglais, cela reste de simples propos. Tout de même, depuis quatre jours, à intervalles réguliers, Kenji parle avec Tad qui lui parle un peu anglais, alors échanges de propos. Tad a déjà fait le tour de l’île de Shikoku dix sept fois, je le marque en toutes lettres pour vous prouver que ce n’est pas une erreur de frappe. Dès qu’il a un moment de libre, il tourne, en tenue traditionnelle de pèlerin. Il connaît tous toutes les haltes, les couchages gratuits, bref un bon vieux routard du circuit. Ce soir il repart à Kochi.
Ce soir hôtel simple mais propre avec dîner perso en chambre avec les victuailles achetées dans les combini. Kenji et moi nous nous quittons au moment de prendre nos chambres en nous donnant rendez vous pour le départ du lendemain à 6h30, petit déjeuner déjà pris. De toute façon pas moyen de prendre un pot quelque part, les troquets, ici, ça n’existe pas. À la télé, je me régale avec les championnats de Sumo, ça c’est du vrai spectacle, pas de chichis, c’est l’affrontement direct, violent, de deux masses humaines.
Pour le fun
SKK 28
Pour un marcheur (vous peut être, si vous le désirez vraiment!), le sujet le plus important est le bien être de vos pieds.
Cela paraît banal à première vue, mais peut devenir préoccupant si on ne prend pas conscience qu’un petit bobo peut vous immobiliser.
Alors demandons leur ce qu’ils en pensent?
« Allô les pieds, on se réveille, on parle de vous….. »
« Ouais c’est le nirvâna pour nous, on nous dorlote on nous masse chaque jour et nous snifons cette crème à bas de plantes….. je ne sais pas d’où elles viennent mais c’est le top!
Il y a eu un problème de rougeur des chevilles au niveau des chaussures qui est maintenant résolu. En effet, en marchant avec la transpiration la chaussette comprimée entre la chaussure et la peau, jouait le rôle d’abrasif. La solution? Desserrer le laçage de la chaussure et replier la chaussette par dessus.
Ohé, si n’aimez pas ces détails, vous ne pouvez pas vous mettre dans la peau d’un marcheur.
Le reste de l’équipe se porte bien, demandons leur?
La tête : « c’est incroyable depuis mon arrivée je n’ai plus une seule migraine! »
Les bras: « une petite balade ce périple, nous attendons la partie trekking des temples 45 et 60 avec impatience, avec les bâtons nous allons nous régaler »
Les jambes: « les débuts ont été difficiles, on avance, on s’arrête, on reprend à peine, on s’arrête,
le rythme haché des premiers jours et ce Temple 12 nous ont rudement mis à l’épreuve, maintenant c’est du plaisir renouvelé chaque jour! »
Je vois que toute l’équipe se porte bien!
« Alors et moi on m’oublie? »
J’allais oublier luC qui file le parfait amour avec TOTO depuis notre arrivée, alors luC?
« C’est le bonheur total à part un petit incident…..TOTO a eu un petit jet un peut trop insistant, sans prévenir, alors je lui ai collé un œil au beurre noir, vous voyez de quoi je veux parler? »
On imagine très bien la scène luC, pas besoin de détail supplémentaire.
Aujourd’hui parcours standard avec départ de la zone d’activité commerciale où était notre petit hôtel à 4000 yens la nuit. Après quelques minutes de marche commune, Kenji et nous nous sommes séparés, lui son parcours forestier-trekking et moi ma route bitumée.


J’avoue avoir senti un sentiment de liberté en me retrouvant seul. De plus, délaissant la nationale, j’ai pris les petites routes ou quasiment je n’ai rencontré que des oiseaux, un serpent, le vent, les rigoles débordant d’eau, et mon plaisir de marcheur.
J’ai retrouvé Kenji trois heures plus tard. Il m’a expliqué que lui aussi était content de sa montagne, m’expliquant les dénivelés….
Et hop nous sommes repartis par des petites routes et petits chemins pour arriver au Temple 40 Kanjizaiji. Toujours cette atmosphère paisible de quiétude, mais aujourd’hui à jamais sera gravé dans ma mémoire l’épisode suivant ah ah……….
Je discute avec la personne qui vient de faire ma calligraphie à laquelle je demande combien d’années d’expérience il faut pour exercer son art. Dix ans de pratique sont nécessaires!
Et là, écoutez ou relisez, bref vous ne rêvez pas…..elle me tend un feuille de papier et………..son pinceau imbibé d’encre m’invitant à essayer!!!!!
Vous rendez-vous compte chers lecteurs et abonnés, j’ai tenu le pinceau et j’ai calligraphié mon « smiley » fétiche, incroyable non! Évidemment photo!
J’ai doublé la mise quelques minutes plus tard, en retournant voir cette charmante personne en lui demandant de me filmer….elle a dit oui…..alors à classer à l’INA comme document historique.
À deux pas du Temple, notre Minshuku et pour terminer cette journée historique, j’ai dégusté avec Kenji mon premier verre de saké. C’est fort à la première gorgée, mais on s’y fait sans problème. Vous me voyez assis, mais pour moi c’est un supplice. Je suis souple comme un verre de lampe. Alors je me contorsionne, je bouge, je plie une jambe, mes fesses crient au secours, bref j’avale rapidement mon repas pour éviter des blocages ou grincements d’articulations.
SKK 26/27
Quelques confidences sur mon SKK après 26 jours.
Je crois que j’ai mis une bonne dizaine de jours avant d’être vraiment dans mon périple.
Mon équipe, sauf luC, ne ressentait pas ce besoin impérieux d’aller de l’avant comme pour SJC.
Mes jambes étaient lourdes, je marchais me disant qu’il faut du temps au temps.
Je me suis rodé, la nourriture, les chemins, mon milieu ambiant où, je vous le rappelle je ne parle quasiment pas le japonais.
Depuis une dizaine de jours, ça y est ! Je suis dedans, je me sens à l’aise avec TOTO, avec les habitudes des japonais, avec les rituels des repas, avec ma Chariotte que je prépare enfin en quelques minutes.

Après l’est de l’île et Tokushima, est venu le sud longeant toujours la côte en faisant deux arcs de cercle pour aboutir au premier, au cap Muroto, le second, au cap Ashizuri avec le Temple 38.
Maintenant je longe toujours Shikoku par l’ouest avec le Temple 39 Enköji ancré dans la montagne.
Demain, en cours de journée, nous serons à mi-parcours…déjà!!!!! Avec 600 km effectués!
Alors…je n’entends rien….ah quand même……merci de vos applaudissements chaleureux.

Kenji et moi marchons au même pas avec une certaine synchronisation de nos arrêts pour honorer dame nature et TOTO. Nous essayons de communiquer et cela marche très bien pour se diriger, manger, et nos traducteurs (son téléphone et ma tablette) complètent nos conversations de façon sympa.


Ces deux journées, pas de découverte à part ces photos montrant ce que nous mangeront tôt ou tard dans nos assiettes…….il s’agit de poissons cuits qui, traités, seront de la nourriture pour animaux!!!!!! Appétissant non !?!?

J’ai aussi vu les mini camions supérette qui vont dans les campagnes. Rien à voir avec ce que nous pratiquons en France. Il y a de tout, partout dans ce camion, je n’ai jamais vu aussi peu d’espace contenir autant de choses différentes.
Les camions, pour reculer, en plus du bip bip, sont accompagnés d’une voix féminine qui doit sûrement dire: « faîtes attention le camion recule, attention le camion recule etc… »
Autre chose qui me vient à l’esprit que j’oublie à chaque fois de dire: dans les ascenseurs il n’y a pas d’étage 0!!!!!! Le 1 correspond au Rez de chaussée et le sous sol c’est F1, F2 etc….
Nos Minshuku de montagne sont super propres et dînons de façon sympathique.
Et hop chaque matin le plaisir de partir.
Comme je ne veux pas imposer sans cesse des routes alors que nous avons le choix avec des chemins trekking incompatibles avec ma Chariotte, nous avons décidé que, pour le Temple 40 Kanjizaiji, chacun prend son chemin et nous nous sommes fixés un point de rendez-vous au « combini », c’est à dire une des multiples mini supérette. Dommage que les cafés n’existent pas au Japon, c’est quand même plus sympa.Aujourd’hui j’ai acheté un petit sac à dos car je serai obligé, pour certaines de mes prochaines étapes, de faire du trekking sans ma Chariotte. Elle tranquillement, sera dans les mains d’un transporteur et m’attendra à l’étape suivante. Sans cela, j’étais obligé de rallonger mes étapes de 20 à 30km!
Voici donc un résumé cool de deux journées, le style est assagi, pas d’envolée lyrique. C’est peut être la fatigue ou le soleil qui donnerait l’envie d’une sieste qui sait?