Avant d’aller dans le quotidien du marcheur, faisons le point de ces deux premières semaines.
J’ai bien rattrapé le décalage horaire, et luC pourra bien en parler, le système digestif s’est bien adapté.
J’ai donc, avec mes deux femmes, fait le touriste avec quelques destinations incontournables.
J’ai apprécié le civisme (surtout hier!!!), le respect des autres, la propreté légendaire, ainsi que les habitudes du quotidien des japonais (comment rendre la monnaie, s’incliner, les passages piétons etc…), avec surtout ce qui me cause le plus de soucis, les différents chaussons à l’intérieur des maisons.
J’ai apprécié l’hospitalité, le fait que les gens, vous voyant chercher une direction, s’arrêtent et veulent vous aider même si on ne les comprend pas.
Il me fallait bien ces deux semaines pour m’acclimater. Il aurait été un peu fou d’entreprendre mon périple sans cette période d’adaptation.
Maintenant, les choses sérieuses commencent. Le marcheur se lance seul, parlant peu mais très peu, pour ainsi dire quasiment pas le japonais.
Je vais donc visiter 88 temples boudhistes avec respect pour les pratiquants.
Je vais prendre l’habit d’une personne qui découvre une autre religion.
Personnellement, je vais m’incliner devant chaque temple, faire le rituel de l’eau afin de boire.
Je ne réciterai pas les prières, je ne mettrai pas de bâton d’encens, je ne sonnerais pas la cloche mais je prendrai quelques photos sans pèlerin . Bref je ne ferais pas de voyeurisme journalistique.
Soyez rassurés, j’ai le sentiment que l’aventure est en route!!!
Hier donc j’ai acheté:
Le « hakui », la veste blanche,
Le « wagesa » que l’on porte autour du cou,
Le « sugegasa » le chapeau conique,
Le « nokyocho » le livret du pèlerin.
Le guide pour me déplacer sur 1200km.
Ce matin après une bonne nuit de récupération, petit déjeuner japonais (petits légumes dans une coupelle, œuf dur en rondelles, tartine toastée avec fromage fondu, et du thé).
Habillage en bonne et due forme du pèlerin et hop on marche vers le temple 1 avec mon guide boudhiste de circonstance. On ne se comprend pas mais le langage international des signes suffit largement.
Le but de la manip est de m’initier à la pratique d’un boudhiste se rendant au temple.
Devant la porte principale on s’incline mains jointes, ensuite inclinaison devant la fontaine, on verse une obole, on prend de louche de la main droite, on prend d l’eau, on arrose la main gauche, changement la louche dans la main gauche on arrose la main droite, louche main droite maintenant on verse de l’eau dans la main gauche comme une cuillère pour boire, ouf! Ce n’est pas fini on prend la louche verticalement (réceptacle en haut), on fait couler le restant d’eau le long du manche, sans qu’elle coule dans la fontaine, bref devant la fontaine et enfin on la repose là où elle était.
Direction la cloche, inclinaison, pas d’obole, et l’on lance le pour obtenir ce son si reconnaissable!
Direction les encens, inclinaison, obole, brûler un encens.
Direction le temple principal, obole, inclinaison, récitation des « Sutra » (comme des préceptes), certains une fois, d’autres trois fois. Quand on les connaît comme mon accompagnateur’ cela va très vite, mais pour moi, je déchiffre phonétiquement, ne comprenant pas un mot. Parfois les paroles se bousculaient, je faisais ce que je pouvais avec la bienveillance de mon guide.
Une fois les sutra récités on peut parler à Boudha.
Ce n’est pas fini, deuxième temple, inclinaison, obole, soutras, on peut parler à Boudha.
Direction le bureau où le moine prend votre carnet, à la page du temple, 3 tampons rouges sur lesquels un adroit pinceau imbibé d’encre dessine une calligraphie.
Ne pas oublier les 300 yens (environ 2,4€).
Retour à l’accueil pèlerin, dernière touche de rangement de la chariotte, photo et hop je parts et là, je me dis que je ne rêve pas, je suis bien au Japon et je commence mon périple!!!
Temple 2, distant de 500m, première expérience en solo, tout va bien
Parlons du chemin….
Voici le nouveau balisage qui va m’accompagner pendant 1200 km
Pas de nature, je marche sur du bitume, de maison en maison, ma route est celle des voitures prudentes qui me dépassent. Je marche comme dans une banlieue ininterrompue de pavillons, de petits commerces tous fermés en ce dimanche.
Peu de rencontres, pas de personnes discutant dehors, pas de regards au travers des fenêtres, qu’importe il fait beau.
Temple 3, je me rode, j’observe les lieux, les personnes descendant de leur voiture, allant prier et repartant prendre leur véhicule.
Et hop sur le chemin, deux kilomètres plus loin, le Temple 4, les lieux se ressemblent dans leur disposition.
Et hop sur le chemin, petit passage dans la verdure de l’air frais, première erreur de parcours, qu’importe, il fait très chaud, je transpire abondamment, je bois.
Déjà le Temple 5!!!!
Soyez rassurés, je ne vais pas faire les 88 temples en huit jours! Ils sont très concentrés en cette partie de l’île, d’autres seront distants de 5, 10, voir jusqu’à 40km les uns des autres.
Je les apprécierais peut être plus en fonction de l’effort fourni.
Et hop le Temple 6, je suis rodé, je laisse ma chariotte à l’entrée, cérémonie de l’eau, « inclinaisons de respect », la calligraphie de circonstance, mes 300 yens et hop mon périple bitumeux de banlieue continue.
Oh! Un petit supermarché ouvert, je me précipite. Ce sont uniquement des produits du et pour le jardin. Heureusement il vend des fraises exquises, parfumées.
Et hop avant d’arriver au Temple 7, une pèlerine discute en japonais, je m’approche, elle me regarde, me parle en anglais et dans la seconde suivante en français, pourtant ce n’est pas marqué sur mon « hakui ».
Elle s’appelle Clara, allemande, la trentaine, grande, visage souriant, nous sympathisons et nous marchons ensemble vers le Temple 7.
Pour trouver où dormir, et hop un coup de japonais de Clara nous arrivons dans un pavillon avec dortoirs. La propriétaire nous emmène dans un « combini » faire nos courses pour le dîner et hop nous revenons. Je m’installe dans mes 10 mètres carrés de tatamis, j’installe mon futon, branche mes appareils pour rechargement et hop je repars seul toujours emmené par le propriétaire, aux japonais.
Quelle découverte pour moi! Je remarque que même tout nu, je suis composé physiquement de la même manière que les japonais. Pas de différence notoire! Non, non, je n’irais pas plus loin!!!!
D’abord on se douche assis, les uns à côté des autres, avec du savon mis à disposition, et vu comment tout le monde se nettoie, je me demande si une saleté peut rester coincée.
Ensuite accès aux bains d’eau chaude, bouillonnant ou pas, aussi bien en intérieur qu’en extérieur.
Ah la la, quel délice après cette journée, mon équipe (tête, bras, mains, jambes, pieds et luC) me remercie de cette récompense.
Soyez rassurés, pour les prochains jours, la prose sera plus courte, bonne nuit!
OUI…..les choses sérieuses commencent vraiment !!!!!!!!!…..superbe en « jacquet » japonais !!!!…..j’attendais cette photo, ne suis pas déçue, la classe….quelle dépaysement , c’est vraiment très instructif ta narration : j’adore !!!!…tu sembles très zen, toujours avide de connaissances, respectueux des lieux , des coutumes et des gens….encore 81 temples !!!… apparemment l’hospitalité n’a pas l’air si « spartiate » pour débuter ton parcours…..BRAVO JAS , je vais encore me régaler tous les matins en te lisant….fais nous rêver !!!!!!!!!..je finis mon petit dej !!!!!…Raoul est très content de te lire aussi, mais un peu « dépassé » par cette aventure !!!!…..à demain AMI
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Chaque matin en me réveillant je lis ta journée, mais aujourd’hui je décide d’aller au delà et je prends le temps de te faire part de toute mon admiration face à ton périple…BRAVO à toi d’accomplir tes rêves.
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